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Déportation:un couple de la C.-B. dans une impasse

Keven Drews - La Presse Canadienne

VANCOUVER – Un ancien soldat britannique marié à une Canadienne handicapée pourrait être obligé de quitter leur domicile de Victoria, en Colombie-Britannnique, et de retourner au Royaume-Uni après des tentatives infructueuses pour demeurer au pays.

John Collins, âgé de 62 ans, a d’abord présenté une demande pour obtenir le statut de réfugié à son arrivée au Canada, alléguant avoir été harcelé par un membre de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) en sol britannique. Sa requête a été rejetée par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, qui lui a ordonné de quitter le pays.

Or, M. Collins doit s’occuper de sa femme, Anne, qui est handicapée et ne peut travailler. Il affirme aussi ne pas gagner suffisamment d’argent comme garde de sécurité pour payer les factures tout en économisant pour acheter les billets d’avion qui leur permettraient à tous les deux de retourner volontairement au Royaume-Uni.

En entrevue mardi, le sexagénaire a admis que le couple était coincé et que chaque jour qui passait empirait les choses. Son épouse a renchéri en disant qu’ils avaient vraiment besoin d’aide, mais qu’ils souhaitaient également souligner le côté injuste de cette affaire.

La chef du Parti vert, Elizabeth May, qui cherche à se faire réélire dans la circonscription de Saanich-Gulf Islands près de la résidence des Collins, a déclaré que ses employés essayaient de donner un coup de pouce au couple, notant que sa situation n’était pas unique, mais qu’elle était complexe.

John et Anne Collins se sont mariés il y a 10 ans et sont arrivés au Canada en provenance de l’Angleterre en septembre 2012. Les douaniers canadiens ont alors refusé de laisser M. Collins entrer au pays, l’informant que pour avoir le droit de travailler au Canada, il devrait retourner au Royaume-Uni et demander un permis.

Après des heures d’interrogatoires, Mme Collins, exaspérée, a suggéré à son mari de demander le statut de réfugié.

Selon une décision de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié rendue en juillet, John Collins a fait partie des forces spéciales britanniques et allègue qu’un membre de l’IRA l’a reconnu à l’église. Après cet incident, sa maison a été inondée, incendiée, vandalisée et dévalisée, a soutenu le demandeur devant le comité chargé d’évaluer son dossier.

La Commission a cependant décrété que M. Collins n’avaient pas réussi à prouver que les actes criminels contre sa propriété avaient été ordonnés par l’IRA ni que cette dernière s’en prenait aux anciens combattants de l’armée britannique. Elle a aussi statué que la police avait donné suite aux plaintes du vétéran et que ce dernier n’avait pas démontré que les forces policières n’étaient pas en mesure de le protéger.

Pour la Commission, John Collins n’était pas un réfugié et n’avait donc pas besoin de protection. Elle lui a donné jusqu’au 6 novembre pour quitter le Canada.

La porte-parole de la Commission, Melissa Anderson, a déclaré qu’il était rare que les demandes émanant du Royaume-Uni soient acceptées parce que ce pays n’est pas considéré comme une source de réfugiés par le gouvernement canadien.

En vertu de la loi canadienne, une personne ne peut réclamer la permission de rester au Canada pour des raisons humanitaires si sa demande de statut de réfugié a été refusée au cours des 12 derniers mois.

Mme May a estimé que la déportation de M. Collins serait «scandaleuse» compte tenu que sa femme handicapée a besoin de lui.

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