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Élections complémentaires le 9 novembre

Jocelyne Richer et Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

QUÉBEC – Le premier ministre Philippe Couillard n’a pas perdu de temps pour déclencher quatre élections complémentaires le 9 novembre, même si le scrutin fédéral bat son plein.

Les partis d’opposition sont mécontents, jugeant le geste du premier ministre précipité dans les circonstances.

Légalement, il aurait pu attendre jusqu’en mars prochain, mais il a choisi de procéder rapidement pour faire élire des députés dans les circonscriptions de Saint-Henri-Sainte-Anne, Fabre, Beauce-Sud et René-Lévesque laissées vacantes au cours des dernières semaines.

Avant même le déclenchement officiel des élections et le décret à adopter par le conseil des ministres, le premier ministre a présenté ses quatre candidats aux députés libéraux réunis en caucus, mercredi matin.

En point de presse, il a rejeté l’idée voulant que la juxtaposition partielle du scrutin fédéral du 19 octobre et des élections québécoises pouvait poser problème pour les électeurs.

«Les gens sont tout à fait capables de faire la part des choses», a dit M. Couillard.

Chose certaine, son parti a une longueur d’avance sur les autres puisque les quatre candidats libéraux, trois femmes et un homme, sont déjà connus et ont pu commencer à faire campagne.

Les autres partis, qui semblent avoir été pris de court par le choix des libéraux de procéder aussi rapidement, n’ont pas encore choisi leurs candidats.

Ce scrutin devrait coûter entre 2 et 3 millions $ aux contribuables.

À l’heure actuelle, trois des quatre circonscriptions (Saint-Henri-Sainte-Anne, Fabre et Beauce-Sud) appartiennent au camp libéral, la dernière (René-Lévesque) est considérée comme une forteresse péquiste de la Côte-Nord.

Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a dénoncé le «cynisme» du premier ministre, qui a fait un geste «absolument inapproprié» en déclenchant un scrutin durant une campagne électorale fédérale.

Il a jugé «vraisemblable» que le chef libéral ait voulu ainsi compliquer la vie des militants péquistes qui travaillent présentement à l’élection du Bloc québécois.

Mécontent lui aussi, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a jugé que le premier ministre Couillard procédait à toute vapeur pour «mêler» les électeurs plongés en pleine campagne fédérale. Un geste «cynique», selon lui.

Un réflexe «paternaliste», a répliqué M. Couillard, qui a justifié son choix par la présence des nouveaux députés au prochain conseil général du Parti libéral du Québec les 14 et 15 novembre.

De son côté, la CAQ limitera ses activités et attendra le lendemain du scrutin du 19 octobre pour afficher ses pancartes.

Le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel, a renchéri pour dénoncer le fait que les libéraux ont déjà commencé à installer leurs pancartes dans la circonscription montréalaise de Saint-Henri-Sainte-Anne.

La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a jugé elle aussi que le déclenchement des complémentaires était précipité. Elle s’est demandé pourquoi le premier ministre n’avait pas attendu la fin du scrutin fédéral.

Québec solidaire présentera des candidats dans les quatre circonscriptions, et croit avoir des chances dans Saint-Henri-Sainte-Anne.

La tenue d’élections complémentaires est rendue nécessaire à la suite du départ récent des députés Gilles Ouimet (Fabre), Marguerite Blais (Saint-Henri-Sainte-Anne), Marjolain Dufour (René-Lévesque) et Robert Dutil (Beauce-Sud).

Depuis l’élection générale d’avril 2014, au total, huit élections complémentaires ont dû être déclenchées.

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