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Les consultations sur Énergie Est en 7 points

Long industrial pipe angle shot Photo: Getty Images/iStockphoto

Le projet de pipeline Énergie Est reçoit moins de 10% de soutien parmi les quelque 70 mémoires présentés lors des consultations de la Communauté métropolitaine de Montréal qui se terminent jeudi. Voici un aperçu de quelques mémoires éclairants au sujet du plus gros projet de pipeline en Amérique du Nord, qui doit passer par Montréal.

Réchauffement
Le Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec a souligné que les projets d’exploitation des sables bitumineux actuels et en construction feront déjà flirter les hausses de température avec la limite de 2˚C, la limite à ne pas dépasser selon les scientifiques. Or, les visées de l’industrie pétrolière canadienne, qui cible les 10 millions de barils par jour d’ici 2050, occasionneraient une hausse des températures bien au-delà du seuil critique de 6˚C et rendraient les changements climatiques irréversibles, note le Regroupement qui s’oppose à Énergie Est. Mardi, 160 groupes environnementaux, citoyens et des Premières Nations se sont réunis au sein du front commun pour la transition énergétique afin de contrer le développement des hydrocarbures et promouvoir les énergies propres.

Coûts
La Table des préfets et élus de la couronne sud déplore que le projet entraîne «des coûts supplémentaires pour les municipalités en termes de sécurité civile, de santé publique et d’impacts environnementaux». Ils devraient être défrayés par la compagnie, selon les élus. Ces derniers demandent aussi que l’entreprise albertaine présente des plans de mesures d’urgence complets avant l’approbation du projet. Dans une lettre transmise à L’Office national de l’énergie (ONÉ), TransCanada a déjà précisé qu’elle contribuerait aux coûts de formation et d’achat d’équipement des premiers répondants, sans en préciser le pourcentage. Jusqu’ici, six municipalités ou MRC du Grand Montréal s’opposent officiellement au projet.

Opacité
La firme JH Harvey est venue souligner que la firme TransCanada a notamment minimisé son scénario de pire cas de déversement. Elle l’a fixé dans ses documents à 10 000 barils, alors que les trois derniers cas de déversements majeurs se situaient entre 20 000 et 31 000 barils avec des pipelines ayant pourtant un débit trois fois moins important que celui projeté. La firme recommande notamment de multiplier le nombre de vannes permettant de couper le flux le long du tracé en cas de problème. Greenpeace a rappelé que les fuites représentant moins de 1,5% du débit n’étaient pas détectables à distance, comme ce fut le cas récemment avec le pipeline de l’entreprise Nexxen, dont la fuite, qui a totalisé 5 millions de barils, n’a été découverte par des riverains qu’après deux semaines.

Compétences?
Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) rappelle dans son mémoire que, si le transport interprovincial (c’est le cas de ce pipeline) est une compétence fédérale, cela ne signifie pas que le projet n’est pas assujetti aux lois provinciales et aux règlements municipaux. Ces derniers ne doivent toutefois pas viser une entreprise en particulier ou entraver ses activités. «Cela laisse certainement une porte ouverte aux instances locales qui souhaitent intervenir afin d’assurer la santé, la sécurité et la protection de l’environnement et ainsi répondre aux préoccupations légitimes de leurs citoyens sur le territoire local», conclut le CQDE.

Avantages
Selon l’organisme Manufacturiers et exportateurs du Québec, «l’oléoduc viendra soutenir le secteur pétrolier et pétrochimique du Québec, un pilier important de notre économie, avec plusieurs entreprises et 1500 emplois hautement qualifiés. Affirmer, comme c’est la mode actuellement, que les pipelines font courir des risques sans que l’on retire des bénéfices économiques est totalement faux, et irresponsable». Selon le président de l’Association industrielle de l’Est de Montréal, Dimitri Tsingakis, ce projet permettrait au contraire «de faire jouer la concurrence aussi en matière de sources d’approvisionnement que de choix de mode de transport», tout en favorisant les investissements futurs. «En plus de la raffinerie Suncor et du terminal de Valéro, on trouve dans l’est de Montréal les trois seules entreprises pétrochimiques à fabriquer du polyester au Canada.

Et ensuite?
Le rapport de consultation sera publié cet automne.

  • Il permettra à la CMM de définir sa position en vue de la consultation provinciale.
  • Suivront les audiences de l’Office national de l’énergie (ONÉ) en 2016.
  • Cet organisme fédéral autorisera ou non le projet en 2017.

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