Soutenez

La présomption d'innocence «n'existe plus»

Rédaction - La Presse Canadienne

SASKATOON – Un homme qui a passé 23 ans en prison pour un crime qu’il n’avait pas commis soutient que la notion de présomption d’innocence, un principe fondateur de notre système judiciaire, n’existe tout simplement plus.

David Milgaard déplore que le premier réflexe des citoyens, c’est en général de présumer qu’un accusé est coupable. Il souhaite maintenant que les Canadiens modifient leurs perceptions.

L’Association canadienne pour les victimes d’erreurs judiciaires demande de son côté la mise sur pied d’une commission fédérale indépendante pour examiner les éventuelles bévues du système, une recommandation déjà formulée par cinq commissions d’enquête provinciales.

M. Milgaard a été reconnu coupable à tort, en 1970 à Saskatoon, du viol et du meurtre de l’aide-soignante Gail Miller — des crimes qui avaient en fait été commis par le violeur en série Larry Fisher.

Il s’est adressé mercredi à des étudiants en droit de l’Université de la Saskatchewan, à Saskatoon, en compagnie de Tammy Marquardt, qui a elle aussi été reconnue coupable à tort, en 1993, du meurtre de son enfant Kenneth. Or, on a découvert plus tard que le médecin légiste Charles Smith avait bâclé plusieurs de ses autopsies, dont celle du petit Kenneth. Mme Marquardt a finalement été libérée, après avoir passé 14 ans en prison pour rien.

Les deux victimes espèrent que leur récit aidera les futurs avocats à éviter de commettre les mêmes erreurs. M. Milgaard souhaite aussi que l’on n’oublie pas ceux qui croupissent en prison mais qui n’ont pas commis le crime qu’on leur reproche. «Il faut toujours se rappeler qu’ils existent et qu’ils vivent d’espoir, a-t-il lancé. Si on ne parle pas d’eux, qui le fera?»

Mme Marquardt, elle, tire de sa triste expérience qu’il ne faut jamais perdre espoir et toujours lutter pour la vérité, «peu importe ce que vous diront les autres, comment ils tenteront de vous rabaisser, de vous juger».

Ils appuient tous les deux la mise sur pied d’une commission fédérale indépendante pour examiner les éventuelles erreurs judiciaires.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.