Soutenez

Le NPD propose une réforme démocratique

NDP leader Tom Mulcair speaks to supporters a town hall meeting Thursday, October 8, 2015 in Toronto. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Alors qu’un scénario de gouvernement minoritaire devient de plus en plus possible le 19 octobre prochain, le NPD s’est engagé dans sa plateforme à travailler «avec les autres partis fédéralistes», dans le cadre d’alliances sur un sujet précis ou d’une entente de coalition formelle — mais pas avec le Bloc québécois.

L’objectif est d’obtenir des résultats pour les Canadiens plutôt que de faire des jeux politiques, soutient le Nouveau Parti démocratique.

«Nous travaillerons de concert avec d’autres partis fédéralistes, dans le cadre d’ententes informelles ou stables, pour mettre un terme à la décennie perdue de Stephen Harper», est-il écrit noir sur blanc dans la plateforme détaillée du NPD qui a été dévoilée vendredi matin à Montréal.

En proposant de collaborer uniquement avec les «partis fédéralistes», le chef Thomas Mulcair écarte d’emblée le Bloc québécois.

Lors du point de presse qui a suivi le dévoilement de la plateforme, il a dit croire que les Québécois vont se fier au NPD et lui faire confiance. L’offre politique du parti est des plus ouvertes vis-à-vis des Québécois et la Déclaration de Sherbrooke règle bien des problèmes, estime-t-il.

«Je suis persuadé que le Bloc et que toute autre personne qui veille à ce qu’on s’occupe des intérêts du Québec vont appuyer le gouvernement du NPD», a-t-il dit.

Il dit avoir montré son ouverture dans le passé à une coalition avec le Parti libéral, mais que son chef Justin Trudeau a claqué la porte à chaque fois.

La plateforme néo-démocrate contient évidemment les promesses déjà faites par le parti au cours de la campagne électorale, comme son projet de places en garderies à 15 $ et l’abrogation du projet de loi C-51 contre le terrorisme. Elle confirme aussi des idées mises de l’avant pendant les quatre années où le NPD a formé l’opposition officielle à Ottawa.

Mais elle contient aussi quelques nouveautés comme des mesures de réforme démocratique pour que le gouvernement soit plus efficace.

Le NPD propose de donner de nouveaux pouvoirs au président de la Chambre des communes. Pour éviter le dépôt à répétition de projets de loi omnibus — ces fameux projets de loi dits «mammouth» déposés à plus d’une reprise par Stephen Harper — le président pourrait lui-même scinder les projets de loi jugés trop imposants et qui touchent à de trop nombreux sujets.

Le système électoral serait modifié sous un gouvernement néo-démocrate, car le parti propose d’adopter un système de représentation proportionnelle mixte, «pour faire en sorte que chaque vote compte vraiment». Un changement qu’il promet de mettre en oeuvre dès un premier mandat.

Le NPD veut aussi la fin des nominations partisanes au sein du gouvernement, en mettant sur pied un comité de six membres qui seraient choisis par le gouvernement et l’opposition officielle. Son mandat serait d’examiner et d’approuver toutes les nominations politiques.

D’autres nouvelles mesures touchent à des sujets d’actualité.

Le NPD promet aussi 25 millions $ sur quatre ans pour contrer la radicalisation des jeunes qui seraient tentés de se joindre au groupe armé État islamique. Un poste de coordonnateur national serait créé et son titulaire travaillerait avec les communautés un peu partout au pays, peut-on lire dans le document néo-démocrate de 80 pages intitulé «Bâtir le Canada de nos rêves».

Le NPD promet aussi de l’argent pour la sécurité ferroviaire: plus d’inspections des trains et des voies ferrées, 75 millions $ pour réaliser une voie de contournement à Lac-Mégantic et aussi la promesse d’une enquête publique sur la catastrophe mortelle qui s’y est produite en juillet 2013, qui serait financée à hauteur de 15 millions $.

Une gifle est aussi donnée au chef libéral Justin Trudeau: les néo-démocrates parlent d’interdire aux députés de demander des honoraires de conférencier, comme l’a fait M. Trudeau dans le passé.

«Les députés sont élus pour travailler pour les Canadiens et ceux-ci ne devraient pas être obligés de payer pour obtenir le privilège d’entendre leurs représentants élus», est-il écrit.

Dans la foulée du controversé Partenariat transpacifique qui vient d’être conclu, le NPD promet des négociations d’échanges commerciaux plus ouvertes et transparentes pour les Canadiens.

L’exportation en vrac d’eau potable serait aussi bannie sous un gouvernement néo-démocrate.

En point de presse, M. Mulcair a écarté de nouveau toute suggestion que son parti est en perte de vitesse dans les sondages et le fait que le vote stratégique pourrait favoriser le Parti libéral.

«Il ne manque qu’une trentaine de sièges au NPD pour battre les conservateurs. Il en manque une centaine aux libéraux», a-t-il dit.

«Faites le calcul!», a-t-il lancé aux nombreux militants réunis vendredi au Palais des congrès de Montréal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.