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Québec veut 100 000 véhicules électriques en 2020

MONTRÉAL – Le gouvernement du Québec a lancé vendredi son plan d’électrification des transports, qui fixe un ambitieux objectif de voir 100 000 véhicules électriques ou hybrides rechargeables sur nos routes d’ici 2020. Il y en a présentement 7300.

Et pour convaincre les automobilistes québécois de se laisser séduire par ces véhicules, il mise principalement sur le maintien des subventions à l’achat pouvant atteindre 8000 $, sur des voies réservées et sur l’accroissement du nombre de bornes de recharge.

Le premier ministre Philippe Couillard, accompagné de quatre de ses ministres, a ainsi confirmé son plan d’électrification des transports 2015-2020 qui avait déjà filtré dans les médias et auquel il compte consacrer 421 millions $ sur cinq ans.

M. Couillard a lui-même indiqué que les subventions à l’achat, qui devaient arriver à échéance en 2016, seront maintenues.

De même, les voies réservées seront accessibles aux véhicules disposant des «plaques vertes» sur les autoroutes 15 en direction nord, 25, 440 en direction ouest, 740, 112 en direction ouest dès novembre 2015, 116 en direction est et 132 en direction est.

Aussi, les véhicules concernés auront un accès gratuit aux ponts à péage de l’autoroute 25 et de l’autoroute 30, ainsi qu’aux traverses payantes de la Société des traversiers du Québec à partir du 1er janvier prochain.

Le nombre de bornes de recharge publiques doit aussi passer de 500 à 785 en 2016 et c’est sans compter les bornes qui relèvent d’autres réseaux.

En présentant le plan, le ministre des Transports, Robert Poëti, a parlé d’un «projet de société». Le plan vise à «faire du Québec un des leaders mondiaux du transport électrique», a-t-il ajouté.

La plus grande partie du budget du plan gouvernemental, soit 60 pour cent, proviendra du Fonds vert, qui est maintenant alimenté par le marché du carbone.

Dans son allocution, le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a réitéré sa volonté «d’aller de l’avant avec la mise en place d’une norme véhicules zéro émission».

Il s’agit d’une mesure qui impose aux fabricants automobiles de rendre disponible une certaine proportion de véhicules électriques, a expliqué en entrevue Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre. Ainsi, les États qui ont adopté cette mesure sont bien servis en véhicules électriques. Or, au Québec, il y a plutôt un problème d’offre qu’un problème de demande, souligne-t-il.

Interrogé à ce sujet, le premier ministre Couillard n’a pas voulu s’engager plus avant. «Oui on va le faire certainement, mais on veut le faire également avec des partenaires. Alors on en parle avec nos voisins de l’Ontario. On va aller de l’avant et, lorsqu’il y aura des échéanciers plus précis, on vous les communiquera», a-t-il répondu.

François Bérubé, président de la Coalition zéro émission, qui milite justement pour l’adoption d’une telle loi au Québec, s’est réjoui en partie du plan gouvernemental. «Ce sont de belles intentions et des mesures très intéressantes, comme le renouvellement des incitatifs financiers. Et il y a une cible fixée de 100 000 voitures pour 20 ans, là on est mitigé. C’est une belle cible, mais sans la loi zéro émission, on pense que ça ne sera pas possible de la réaliser», a-t-il confié en entrevue après l’annonce.

M. Guilbault, d’Équiterre, s’est dit «encouragé par ce qu’on a entendu; c’est un pas de plus dans la direction de réduire notre dépendance au pétrole, de se diriger vers une économie ‘décarbonisée’, donc qui émet de moins en moins de gaz à effet de serre», a-t-il confié.

Il a aussi noté que le coût des véhicules électriques était plus abordable que bien des gens le pensent. «On peut maintenant avoir des modèles autour de 26 000-28 000 $ et ça va jusqu’à 100 000-130 000 $», a-t-il souligné, sans compter que le conducteur épargne sur le coût du carburant et de l’entretien, comme les changements d’huile.

Du côté de l’opposition péquiste, la porte-parole pour ces dossiers, Martine Ouellet, a jugé que le plan «manquait d’ambition».

«Ça prend une volonté plus forte pour que les choses se réalisent. Dans leur plan, ils manquent de moyens financiers» pour parvenir à l’objectif visé, a-t-elle déploré.

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