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Grippe: l’échec du vaccin 2014-15 est une anomalie

Toby Talbot / The Associated Press Photo: Toby Talbot / The Associated Press

TORONTO – Voici venue l’époque de l’année où les Canadiens doivent décider s’ils vont oui ou non accepter cette piqûre sur leur bras censée les protéger du redoutable fléau hivernal que constitue la grippe.

Alors que le vaccin de l’an dernier a manqué son objectif en termes d’efficacité, les spécialistes des maladies infectieuses affirment que les gens ne devraient pas bouder celui de la présente saison sous prétexte que son prédécesseur a lamentablement échoué.

Selon la Dr Bryna Warshawsky de Santé publique Ontario, l’échec de 2014-2015 est plutôt une anomalie dans l’histoire du vaccin contre la grippe et rien ne laisse croire que la situation se répétera cette année.

Chaque mois de février, l’Organisation mondiale de la santé choisit quelles souches d’influenza seront incluses dans le vaccin de l’automne suivant en se basant sur celles qui circulent au moment où elle prend sa décision.

Le choix doit se faire tôt dans l’année parce que les fabricants ont besoin de six mois pour produire le vaccin en quantité suffisante juste à temps pour le lancement des programmes provinciaux et territoriaux d’immunisation à la mi-octobre.

Les cas d’influenza commencent à apparaître à la fin du mois de novembre ou au début de décembre et continuent de se manifester jusqu’au printemps.

En moyenne, environ 12 500 Canadiens sont hospitalisés chaque année en raison de complications liées à la grippe et quelque 3500 en meurent, d’après l’Agence de la santé publique du Canada.

Il existe trois types de virus grippal: A, B et C. Les épidémies de grippe qui surviennent tous les hivers en Amérique du Nord sont généralement provoquées par les virus A et B, selon le centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis.

Les vaccins contre la grippe traditionnels, surnommé «vaccins trivalents», sont conçus pour protéger la population des deux souches du virus A, soit H3N2 et H1N1, et l’une des deux souches du virus B.

«Mais au cours des six mois qui s’écoulent entre la composition du vaccin et sa livraison, le virus continue de changer et, parfois, à un point tel qu’il ne correspond plus à ce qui a été sélectionné en février, explique la Dr Warshawsky. L’an dernier, le problème, c’était le H3N2.»

Le virus a muté et a fini par se distancer suffisamment sur le plan génétique de la composante H3N2 du vaccin que celui-ci n’offrait pratiquement plus aucune protection contre cette souche, qui était justement celle qui rendait le plus de gens malades.

Cet hiver, le vaccin pour les personnes de 18 ans et plus sera un mélange de la nouvelle souche de H3N2, de H1N1 et de B/Phuket. Pour les enfants âgés de 6 mois à 17 ans, certaines provinces proposeront pour la première fois un vaccin quadrivalent qui contiendra aussi une autre souche du virus B appelée «B/Brisbane».

Alors, étant donné la piètre performance du vaccin contre la grippe 2014-2015, est-ce que les Canadiens seront encore moins nombreux à se faire immuniser ?

«Les gens pensent peut-être qu’un vaccin efficace à 50 pour cent, ce n’est pas extraordinaire, et se demandent sans doute si ça en vaut la peine», reconnaît la Dr Danuta Skowronski, une experte de l’influenza et des agents pathogènes des voies respiratoires émergents au centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, à Vancouver.

«Mais si je vous donnais un coupon vous garantissant une réduction de 50 pour cent sur votre facture d’épicerie, vous trouveriez probablement cela extraordinaire. De la même façon, une réduction de 50 pour cent des risques de contracter l’influenza est un avantage important qui ne devrait pas être négligé.»

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