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Manifestation contre les oléoducs à Montréal

Photo: Camille Laurin-Desjardins

Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies au centre-ville de Montréal, samedi, pour manifester contre les projets d’oléoducs et l’expansion de l’industrie des sables bitumineux au Canada.

«On est ici pour représenter les voix trop souvent oubliées dans les débats économiques et énergétiques», a expliqué aux médias Chloé Houle-Johnson, porte-parole d’Étudiants Contre les Oléoducs, la coalition qui organisait le rassemblement.

«Les oléoducs qui permettent l’expansion des sables bitumineux, qui permettent de perpétuer une économie basée sur le pétrole et les hydrocarbures – qui n’est pas viable –, on doit les bloquer afin de mener à un changement dans la société, un changement qui est essentiel pour notre survie à tous et chacun», a-t-elle ajouté.

À un peu plus une semaine du scrutin du 19 octobre, cette manifestation avait pour but de rappeler à la poopulation l’importance des enjeux environnementaux. Greenpeace Québec, Alternatives, l’ASSÉ, la Coalition Vigilance Oléoducs, le Mur des femmes contre les oléoducs et le Regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec participaient également à ce rassemblement.

Enjeux oubliés

«C’est un sujet qui a été trop oublié pendant les élections. On n’a pas d’option viable, en termes de parti qui va prendre le pouvoir et qui est contre ces oléoducs», a poursuivi Mme Houle-Johnson, en faisant référence aux projets Énergie Est et Ligne 9B.

La coalition a dit n’être associée à aucun parti politique.

«Il faut attirer l’attention de la population sur ces problèmes, et il faut aussi garder la pression, le 20 octobre, peu importe le parti élu.»

La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, qui était présente à la manifestation, a déploré le manque de place pour les enjeux environnementaux dans la campagne électorale.

«Depuis le 2 août, nous n’avons pas eu un débat sur le plus grand enjeu actuellement, la question des changements climatiques, et sur ce qu’on peut faire comme pays industrialisé pour jouer un rôle dans le monde comme leader, a-t-elle souligné. C’est dommage, mais il n’est pas trop tard.»

Les manifestants ont écouté des discours pendant près d’une heure, puis ont commencé à marcher, pour rejoindre la place Norman-Bethune, où se tenait un rassemblement de Solidarité sans frontières réclamant un plus grand nombre de réfugiés au Canada.

<blockquote>«Ça brise le coeur de voir que les politiciens sont prêts à mettre l’intérêt de la minorité qui exploite les ressources pétrolières – et donc, essentiellement, la population – pour s’enrichir, au dessus de l’avenir de la population.» – Chloé Houle-Johnson, porte-parole d’Étudiants contre les oléoducs</blockquote>

Contre Énergie Est

Guy Boudreau, enseignant au Cégep de L’Assomption et membre du Regroupement vigilance hydrocarbures de Lavaltrie, dans Lanaudière, était sur place avec plusieurs étudiants pour dénoncer le projet d’oléoduc Énergie Est.

«Dans Lanaudière, on est directement touchés par la ligne de passage de l’oléoduc, et la plupart des municipalités ont voté contre, a-t-il expliqué. Il y a des risques énormes de déversement, autant pour les sources d’eau potable que les terres agricoles. Et c’est du pétrole destiné à l’exportation, ce n’est pas pour notre consommation personnelle. En plus, cela va à l’encontre de nos politiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’extraction de sables bitumineux.»

Pourtant, l’industrie soutient que les pipelines sont la solution la moins dangereuse pour le transport du pétrole.

«Il n’y a aucune expansion des sables bitumineux qui n’est pas dangereuse, soutient Chloé Houle-Johnson. Énergie Est, ça représente 1,1 million de barils de pétrole par jour. Quand on sait qu’un baril équivaut à 159L, c’est une quantité énorme ! Si on en croit leurs propres données, qui disent que le projet est sécuritaire à 99,6 %, on s’attend à ce que 700 000L de pétrole soient déversés chaque jour. Et un litre de pétrole, c’est assez pour polluer un million de litres d’eau. Donc si vous ne voulez pas avoir de l’eau avec un arrière goût de bitume, il faut bloquer les pipelines.»

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