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Des centaines de mascottes créées à Mascouche

MONTRÉAL – Elles sont connues de millions de personnes et ont toutes en commun d’avoir été créées à Mascouche par Jean-Claude Tremblay.

Depuis plus de trente ans, le président de Créations JCT et son équipe confectionnent de 150 à 200 mascottes par année.

Badaboum, Touché et Nez rouge ont notamment vu le jour dans son atelier de 930 mètres carrés du nord de Montréal. Sans oublier les mascottes des Colts d’Indianapolis, des Rays de Tampa Bays, des Astros de Houston et des Sénateurs d’Ottawa, qui sont également tout droit sorties de son imaginaire.

Depuis 1983, Jean-Claude Tremblay, un diplômé de l’école des Beaux-Arts de Montréal aujourd’hui âgé de 68 ans, crée d’énormes peluches pour des équipes sportives d’Amérique du Nord et d’Europe, mais également pour des écoles ou encore des restaurants d’ici.

«Les Colts ont gagné le Super Bowl avec notre mascotte!», s’exclame ce passionné, ajoutant qu’«il n’y a pas de mots» pour décrire comment il s’est senti en voyant sa création à la télévision lors du plus grand événement sportif de l’année.

Un moment qui lui a rappelé la fois où il avait failli participer aux Séries mondiales de baseball.

En 1994, c’est lui qui personnifiait Youppi!, la célèbre mascotte rouquine des Expos. L’équipe de baseball montréalaise était alors en tête du classement et plusieurs s’attendaient à voir les Expos disputer les Séries mondiales. Les joueurs de la ligue ont toutefois déclenché la grève, mettant fin abruptement à la saison.

«Lorsqu’ils ont déclenché la grève, j’ai regardé ma main et je me suis dit: « je viens juste de perdre ma bague »», se remémore-t-il.

Jean-Claude Tremblay avait fait la connaissance de Youppi! dans les années 1970.

Son frère, qui travaillait pour les Expos, lui avait demandé de réparer le costume original de Youppi! — qui avait été confectionné par la compagnie Harrison/Erickson — et d’en créer une deuxième copie.

«C’est comme ça que j’ai lancé mon entreprise dans mon sous-sol, il y a trente ans, sans même m’en rendre compte», raconte-t-il.

Lorsque des dirigeants de l’équipe l’ont vu animer le célèbre personnage lors d’un événement organisé par une station de radio locale, ils ont décidé de l’embaucher à temps plein.

Aujourd’hui, dès qu’il parle de ces énormes peluches, son regard s’anime et ses souvenirs se bousculent.

«Certaines personnes ne peuvent tout simplement pas être dans un costume, ils vont suffoquer», explique-t-il. «Dans mon cas, je pourrais vivre à l’intérieur d’une mascotte. Je me sens comme chez moi», lance-t-il mi-sourire.

Depuis plusieurs années maintenant, son fils Dominic, âgé de 42 ans, est à ses côtés pour perfectionner cet art de créer des mascottes tantôt à visage humain, tantôt à visage animal ou encore complètement sorties de leur imagination.

«Rien n’est impossible, explique Dominic. Tout dépend du budget.»

La plupart de leurs créations coûtent, en moyenne, de 4000 à 5000 $.

En plus de confectionner le personnage, l’entreprise stocke le costume, le lave, et propose même des animateurs pour leur donner vie, explique-t-il.

Une trentaine de personnificateurs ont ainsi suivi une formation de trois heures de Créations JCT, au cours de laquelle ils apprennent notamment à ne jamais enlever leur tête devant des enfants et à ne jamais parler lorsqu’ils incarnent l’une de ces mascottes qui peuvent tant charmer que traumatiser les tout-petits.

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