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Thomas Mulcair passe deux jours au Québec

NDP Leader Tom Mulcair addresses supporters at a campaign event in Dartmouth, N.S., Wednesday, Oct. 14, 2015. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne

REPENTIGNY, Qc — Thomas Mulcair croit que les Québécois — souverainistes autant que fédéralistes — n’ont aucune envie plus pressante que celle de se débarrasser de Stephen Harper.

À moins d’une semaine du vote, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) entame mercredi un séjour de deux jours au Québec, où il ira fouetter ses troupes dans l’espoir de conserver ses acquis issus de la vague orange de 2011.

La course y est complexe, puisque les adversaires viennent de tous les fronts, et le Bloc québécois menace d’y reprendre une certaine part du vote des électeurs traditionnellement plus à gauche.

Comment rallier les souverainistes qui seraient tentés de retourner au Bloc après avoir jeté leur dévolu sur le NPD au dernier scrutin? M. Mulcair réplique que la priorité numéro 1 des Québécois est d’abord de voir partir le gouvernement conservateur.

«Les Québécois progressistes n’ont aucune envie supérieure que celle de se débarrasser de Stephen Harper, se débarrasser de son gouvernement qui nous a donné un Canada fermé, guerrier, pollueur», a-t-il soutenu en conférence de presse en matinée à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse.

Les projections pour sa formation politique suggèrent qu’il sera difficile d’obtenir un score aussi bon que celui de 2011. Mais cela ne semble pas l’émouvoir. «J’aime ça, confondre les analystes et les commentateurs. Le 19 octobre, le NPD va former le premier gouvernement social-démocrate de l’histoire du Canada», a-t-il lancé.

Pour ses adversaires politiques, toutefois, M. Mulcair est loin de se plier en quatre pour courtiser les Québécois. Et le fait qu’il passe deux des cinq derniers jours de campagne électorale au Québec ne change rien à leurs attaques.

«M. Mulcair, lui, il prend les Québécois pour acquis. Il offre un système de garderies dans huit ans, moins bon que ce que le Québec a déjà (…). Et il offre une méga ronde de débats constitutionnels. Les Québécois veulent de l’aide maintenant et directement», a soutenu le chef libéral Justin Trudeau, à Hamilton.

1er arrêt: Repentigny

En après-midi, pour son premier arrêt dans la province, le chef néo-démocrate a visité une ferme de la circonscription de Repentigny, en banlieue nord de Montréal, un comté où Gilles Duceppe se rendait justement le même jour.

En compagnie de ses petits-enfants Juliette et Raphaël, M. Mulcair a marché dans un champ de citrouilles, fait un tour de tracteur et enjambé des bottes de foin.

À ses côtés, son candidat dans le comté, l’ex-syndicaliste Réjean Bellemare, a dit croire excellentes ses chances de l’emporter, même s’il admet que le thème du port du niqab aux cérémonies de citoyenneté lui a fait perdre des appuis.

«Les gens, comme je dis souvent, si on les gagnait tous, ce serait une dictature, ce ne serait plus une démocratie. Donc oui, il y a des gens qui ont quitté pour cette raison-là. On ne pense pas que c’est une raison suffisante» pour craindre de perdre dans le comté, a signalé M. Bellemare.

La circonscription appartenait à l’ex-député Jean-François Larose, qui a quitté le NPD pour fonder avec Jean-François Fortin le parti Forces et Démocratie. Il se présente dans une autre circonscription. La lutte pour M. Bellemare se fait principalement avec le Bloc, le comté ayant toujours été bloquiste avant le déferlement de la vague orange.

La baisse observée dans les sondages en fin de campagne n’effraie pas trop non plus Charmaine Borg, la députée sortante de Terrebonne, le comté voisin. «Les gens qui m’ont dit qu’ils m’appuyaient avant, on les a même recontactés pour s’assurer qu’ils sont toujours avec nous. C’est le cas», a-t-elle noté en marge de la visite.

Jeudi, le chef néo-démocrate se rendra à Alma — dans le comté du ministre conservateur sortant Denis Lebel — puis à Sherbrooke.

Marijuana

M. Mulcair a par ailleurs provoqué un certain étonnement mercredi en ouvrant la porte à la légalisation de la marijuana, lui qui s’était traditionnellement limité à en prôner la décriminalisation. Mais cette légalisation — qui figure dans la plateforme libérale — prendra du temps, selon lui. Le chef du NPD s’était d’abord aventuré sur ce terrain la veille au soir, lors d’un passage à Vice, un réseau Web populaire auprès des jeunes.

«Ce n’est pas quelque chose qui peut se faire en se levant et en claquant les doigts. Mais la chose que, nous, on a toujours dit qu’on pouvait faire du jour au lendemain, c’est de décriminaliser», a-t-il spécifié.

À l’écouter, la légalisation viendra naturellement par la suite.

«De toute évidence, avec ce qui est en train de se passer en Amérique du Nord, il y a déjà plusieurs États aux États-Unis (où c’est légal), on s’en va dans la direction de la légalisation complète. Mais ça va prendre du temps pour le faire correctement, pour ne pas compromettre ni la santé ni la sécurité des citoyens», a-t-il dit.

Lorsqu’un journaliste lui a demandé de comparer sa position à celle de M. Trudeau, M. Mulcair a affirmé ignorer les promesses de son rival libéral sur cet enjeu pourtant très médiatisé.

Les libéraux n’ont d’ailleurs pas manqué de l’attaquer sur sa nouvelle position concernant la marijuana. «(M. Mulcair) continue de faire la girouette pour plaire à chacun de ses auditoires», ont-ils écrit dans un communiqué.

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