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Trudeau se défend d'avoir manqué de jugement

Liberal Leader Justin Trudeau addresses supporters at a rally Tuesday, October 13, 2015 in Toronto. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne

RICHMOND HILL, Ont. — Le départ du coprésident de la campagne libérale a continué à hanter Justin Trudeau, vendredi, mais il a en revanche été bien servi par la présence et l’appui d’une populaire ex-mairesse ontarienne qui a cassé du sucre sur le dos de Stephen Harper.

De passage à Mississauga, en banlieue de Toronto, le chef du Parti libéral du Canada (PLC) s’est défendu d’avoir commis une erreur de jugement en nommant Daniel Gagnier à ce poste névralgique à chaque fois que la question lui a été posée.

Le vieux routier de la politique a été largué par les libéraux après qu’un courriel dans lequel il donnait des conseils de lobbying au promoteur du projet d’oléoduc Énergie Est, TransCanada, eut fait surface, mercredi.

M. Trudeau a réitéré vendredi que M. Gagnier avait agi de façon inacceptable, mais que le parti avait réagi adéquatement et promptement en lui signalant qu’il ne pouvait demeurer en poste. «C’est le genre de leadership auquel les gens s’attendent d’un gouvernement et d’un gouvernement potentiel», a-t-il affirmé.

Les libéraux disent avoir largué leur coprésident de campagne lorsqu’ils ont appris qu’il ne leur avait pas tout dit sur la portée de son mandat — ils savaient qu’il conseillait le gouvernement du Québec, mais pas qu’il s’occupait aussi de questions entourant la transition de gouvernement au niveau fédéral.

«Quand on a appris qu’il avait posé un geste inapproprié en mêlant ses deux rôles-là, il a assumé les conséquences de ce qu’il a fait et s’est retiré de notre campagne», a résumé vendredi Justin Trudeau.

Le leader libéral a assuré que son équipe de campagne et lui-même suivent toutes les règles à la lettre et qu’ils s’imposent des standards éthiques élevés.

«On a, comme toute campagne électorale, énormément de bénévoles qui viennent de toutes sortes de différentes professions, a-t-il plaidé. L’important c’est de rassembler les gens et de démontrer qu’on suit les règles et qu’on a une ouverture et une transparence exemplaires.»

L’expulsion de Daniel Gagnier est le premier écueil majeur pour la formation de Justin Trudeau depuis le début de cette campagne-marathon de 78 jours. Les libéraux ont grimpé de façon constante dans les sondages pour atteindre la première place au cours des derniers jours.

Les autres partis espèrent évidemment que cette affaire, qui démontre selon eux que le PLC du scandale des commandites n’a pas changé, coûtera des votes aux libéraux.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), en tout cas, a rapidement saisi la balle au bond.

Dès jeudi, on entendait le député sortant Alexandre Boulerice dans une publicité à la radio. Vendredi, une publicité télévisée suivait.

À trois jours du vote, le niveau d’hostilité déjà élevé entre les deux partis qui aspirent à remplacer les conservateurs de Stephen Harper au gouvernement a ainsi grimpé d’un cran.

La directrice de la campagne nationale du NPD, Anne McGrath, a publié un communiqué vendredi matin pour signaler qu’elle avait écrit au commissaire aux élections fédérales pour lui demander d’enquêter afin de déterminer si la Loi électorale avait été violée dans cette controverse.

Quelques heures après, le PLC a contre-attaqué en soulignant que l’un des principaux conseillers de la campagne du NPD, Brad Lavigne, a agi comme lobbyiste pour l’Association canadienne des carburants (ACC) auprès du gouvernement ontarien jusqu’au 24 septembre, alors que la campagne était en branle.

Une source néo-démocrate a cependant répliqué que la dernière facture de M. Lavigne liée à son travail pour l’ACC datait de juillet 2014 et que le conseiller de Thomas Mulcair avait quitté son poste de consultant en mai 2015.

«Hurricane Hazel» touche terre

Dans la résidence de personnes âgées où il a prononcé son allocution, le leader libéral avait une alliée de taille à ses côtés en la personne de Hazel McCallion, qui a été mairesse de Mississauga pendant 36 ans.

À l’issue de l’allocution de Justin Trudeau, la populaire ex-politicienne âgée de 94 ans s’est emparée du micro pour décocher une flèche à l’endroit du premier ministre sortant Stephen Harper.

«Vous noterez que Stephen Harper rencontre Rob Ford, l’ancien maire de Toronto. Mais vous voyez, Justin Trudeau a les bonnes priorités. Il rencontre la mairesse de Mississauga!», a-t-elle lâché.

Celle qui est surnommée «Hurricane Hazel» est la vedette d’une publicité télévisée des libéraux où elle accuse le chef conservateur de tenter d’effrayer les aînés en alléguant à tort que le PLC annulera le fractionnement du revenu pour les gens du troisième âge.

La publicité, qui a notamment été diffusée mercredi pendant le match décisif du premier tour des séries qu’ont remporté les Blue Jays de Toronto, se termine sur un gros plan de Mme McCallion qui lance: «Stephen, trouvez-vous que j’ai l’air d’avoir peur?»

La caravane libérale a parcouru vendredi les banlieues de Toronto, le «905», une région où les conservateurs avaient réalisé une percée majeure qui leur avait permis d’atteindre une majorité parlementaire en 2011.

La campagne se transportera samedi dans les provinces de l’Atlantique pour le dernier sprint avant le jour du scrutin, le lundi 19 octobre.

Il est prévu que l’avion du PLC brûle beaucoup de carburant d’ici le jour J.

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