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Le Canada aura un nouvel ambassadeur à Washington

WASHINGTON – C’est la fin d’une époque pour l’ambassade canadienne à Washington. L’ambassadeur Gary Doer a confirmé lundi qu’il quitterait le poste diplomatique le plus important du pays six ans après sa nomination.

M. Doer a affirmé qu’il aiderait les libéraux dans leur transition au pouvoir et qu’il laisserait au nouveau gouvernement le choix de la date précise de son départ.

Des rumeurs sur son possible départ circulaient depuis des mois, déjà, étant donné son mandat exceptionnellement long — il aura passé plus de temps à l’ambassade que ses deux prédécesseurs combinés.

Le diplomate, un amateur de sport notoire, a d’ailleurs utilisé une métaphore de hockey pour annoncer son départ. «Je suis en double prolongation et je ne vais pas en troisième», a-t-il blagué, lors d’un entretien avec La Presse Canadienne près de son bureau qui donne vue sur le Capitole.

«J’ai été très clair sur cela avant l’élection, pendant l’élection et après l’élection. Je participe maintenant à la transition qui a lieu entre le gouvernement sortant et (le nouveau)», a-t-il ajouté, précisant que son départ n’avait pas encore de date précise.

L’ancien premier ministre néo-démocrate du Manitoba avait été nommé par Stephen Harper il y a six ans, un mandat beaucoup plus long que la majorité de ses prédécesseurs.

M. Harper avait choisi M. Doer pour contrebalancer la position du Canada vers la gauche espérant améliorer ses relations avec l’administration Obama, qui était à l’époque à ses premiers balbutiements.

Bien que les relations entre les États-Unis et le Canada de cette époque aient été marquées par les désaccords sur le projet d’oléoduc Keystone XL, M. Doer a aussi assuré plusieurs victoires pour le Canada.

Parmi celles-ci, des changements aux frontières entre les deux pays permettant des traversées plus rapides, qui nécessitera toutefois l’appui de la Chambre des représentants et le Sénat.

L’entrée du Canada dans les négociations sur le Partenariat transpacifique est aussi née de discussions intenses avec ses partenaires américains. L’entente commerciale a d’ailleurs été conclue au début du mois, mais elle doit encore recevoir l’approbation de plusieurs législatures.

Les pourparlers entre le Canada et les États-Unis ont aussi permis d’arriver à un accord sur un pont entre Windsor et Détroit — passant outre l’opposition du Congrès américain.

On note aussi l’adoption de nouvelles mesures pour alléger la bureaucratie et la classification de l’hydroélectricité comme énergie renouvelable.

M. Doer retournera à son vrai chez-soi, dit-il, à Winnipeg, où il a toujours sa maison. Il n’a pas voulu révéler ses plans d’avenir, mais il a laissé entendre qu’il travaillerait encore sur des enjeux liés aux relations entre les deux pays.

«Je ne veux pas aller en détail. Je vais parler de l’avenir quand l’avenir commencera — ce qui n’est pas encore arrivé. J’ai aimé être premier ministre. C’était un honneur d’être ambassadeur. C’est toujours un honneur de représenter le Canada», a-t-il expliqué.

Il n’a pas souhaité s’avancer non plus sur des politiques spécifiques étant donné la période de transition.

Les spéculations sur le possible remplaçant de M. Doer vont bon train depuis plusieurs mois, mais elles étaient limitées par le fait qu’on ne savait pas encore de quelle couleur serait le nouveau gouvernement.

Avec les libéraux au pouvoir, un nom était sur toutes les lèvres — celui d’un autre ancien premier ministre néo-démocrate, Bob Rae. M. Rae, qui a passé son enfance à Washington en étant fils de diplomate, serait pressenti pour être le prochain ambassadeur à Washington, ou le prochain ambassadeur aux Nations unies à New York.

L’ancien député libéral s’est bien gardé de commenter les rumeurs, mais il a bien voulu rendre hommage à Gary Doer, qu’il a qualifié de «remarquable premier ministre et ambassadeur». Selon lui, les Canadiens ont été bien servis par M. Doer, qui bénéficie d’un instinct politique vif et de contacts étendus dans le milieu politique américain.

«On a juste à parler pendant cinq minutes avec Gary sur n’importe quel sujet pour comprendre qu’il est très bien informé et qu’il a des contacts personnels exceptionnels», a-t-il souligné

M. Rae a reconnu qu’il y avait eu certains ratés dans les relations entre le Canada et les États-Unis dans les dernières années, mais il ne blâme pas un pays ou un parti politique en particulier.

Il souhaiterait voir une meilleure coopération sur les changements climatiques et l’énergie entre les trois nations d’Amérique du Nord — et il aurait un appui de taille, la candidate démocrate Hillary Clinton adopte également cette position.

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