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Absolution inconditionnelle pour Patrick Brazeau

Patrick Brazeau. Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne

GATINEAU, – Patrick Brazeau espère réintégrer le Sénat «le plus tôt possible», après avoir obtenu une absolution inconditionnelle pour des accusations réduites de voies de fait simples et de possession simple de cocaïne.

Le casier judiciaire du sénateur reste donc vierge — du moins pour l’instant, car il fait face à d’autres accusations dans deux autres affaires.

Mercredi, au palais de justice de Gatineau, le juge Valmont Beaulieu a accepté de l’absoudre, une solution qui était proposée à la fois par la Couronne et son avocat en échange du plaidoyer de culpabilité de M. Brazeau.

«Mon cauchemar est finalement terminé et c’est le temps de passer à autre chose», a lancé M. Brazeau à sa sortie de la salle d’audience.

Le sénateur avait d’abord plaidé non coupable à des accusations de voies de fait et d’agression sexuelle pour des événements survenus en février 2013. Une femme — dont l’identité est frappée d’un interdit de publication — affirmait que M. Brazeau l’avait poussée en bas d’un escalier dans une résidence privée de Gatineau, étranglée et agressée sexuellement.

En septembre, la Couronne a admis «certaines faiblesses» dans le témoignage de la victime présumée et a retiré son chef d’accusation d’agression sexuelle. M. Brazeau a alors plaidé coupable à des accusations réduites de voies de fait simples et de possession simple de cocaïne, espérant l’absolution inconditionnelle.

Dans son jugement, M. Beaulieu a indiqué que la forte médiatisation de cette histoire avait causé du tort à M. Brazeau.

«Pendant de très nombreux mois, ce dernier a dû vivre avec une « étiquette » d’agresseur sexuel au sein de la société et cette situation lui a causé un certain préjudice», peut-on lire dans le document.

S’il est satisfait que ce chef d’accusation ait été abandonné, M. Brazeau estime toutefois que sa réputation n’en sort pas indemne.

«N’importe quelle personne qui a des accusations d’agression sexuelle, en particulier, c’est sûr que ça va teinter la réputation de la personne», a-t-il affirmé aux journalistes à sa sortie de la salle d’audience.

«Je l’ai subi pendant deux ans et demi, peut-être que je vais le subir encore pour le restant de ma vie. Mais, moi, je le sais que je n’étais pas coupable de cette accusation-là.»

Avec le dénouement du procès, le sénateur estime qu’au moins une chose est claire: «Je ne suis pas un batteur de femmes, je ne suis pas un agresseur de femmes. Je suis plein de choses, mais je ne suis pas ça.»

M. Brazeau a été expulsé du caucus conservateur et suspendu du Sénat dans la foulée de cette affaire, ainsi que celle du scandale des dépenses, qui a également éclaboussé ses collègues Mike Duffy et Pamela Wallin.

Il a pu à nouveau toucher son salaire de sénateur au moment du déclenchement de la campagne électorale au mois d’août, mais ce salaire est saisi par le Sénat pour le remboursement de sa dette. M. Brazeau doit actuellement 50 140 $ à la chambre haute pour des allocations de logement et de déplacement auxquelles il n’avait pas droit.

Il fait d’ailleurs face à des accusations de fraude et d’abus de confiance pour ses dépenses inappropriées. Son procès pour ces chefs doit commencer en mars 2016 à Ottawa.

M. Brazeau assure qu’il concentrera désormais tous ses efforts à prouver son innocence dans cette prochaine cause.

«Là, je vais mettre mon focus sur mon autre cause du Sénat. Je n’ai pas de problème à dire que je suis très confiant que je vais gagner cette cause-là. Je ne suis certainement pas un fraudeur et je vais me battre jusqu’à la fin, pour ça, pour retrouver mon poste», a-t-il signalé.

M. Brazeau est à couteaux tirés avec le premier ministre conservateur sortant Stephen Harper, celui-là même qui l’a nommé à la chambre haute en 2008 alors qu’il était chef national du Congrès des peuples autochtones. Le sénateur a d’ailleurs signalé mercredi qu’il avait «gagné» ses élections, insinuant ainsi qu’il avait voté libéral. Quand on lui a demandé quelle couleur il allait porter s’il revenait au Sénat, il a répliqué «peau rouge», avant de préciser qu’il serait «sénateur indépendant Premières Nations».

Dans une autre cause, M. Brazeau est accusé de garde et contrôle d’un véhicule avec les capacités affaiblies. La cour doit également se pencher sur ce dossier au printemps.

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