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Le ministre de la Défense, un homme coriace

OTTAWA – Lorsque Harjit Singh Sajjan a fait son entrée au sein de l’armée canadienne il y a 26 ans, il a été rejeté par la première unité à laquelle il a voulu se joindre.

Il ne s’est toutefois pas laissé démonter, ce qui explique sans doute pourquoi le lieutenant-colonel à la retraite, qui a servi trois fois en Afghanistan, est aujourd’hui aux commandes du ministère de la Défense.

M. Sajjan a été assermenté mercredi. Il a été préféré au lieutenant-général retraité et candidat vedette du Parti libéral Andrew Leslie, qui agissait comme conseiller de Justin Trudeau en matière d’affaires étrangères et de défense avant les élections du mois dernier.

En outre, le nouveau ministre de la Défense fera partie des comités ministériels les plus importants du gouvernement libéral, dont celui de la sécurité publique et du renseignement de sécurité, qui lui permettra de tirer profit non seulement de son expérience sur les champs de bataille, mais aussi des 11 années qu’il a passées à combattre les gangs criminels en tant que membre de la police de Vancouver.

Mais s’il y a un endroit qui a servi de banc d’essai aux choix complexes et nébuleux du gouvernement Trudeau, c’est bien la province de Kandahar en 2006. C’est à cette époque que Harjit Singh Sajjan a été chargé d’assurer la liaison avec le gouverneur Asadullah Khalid, un homme impitoyable soupçonné d’être un meurtrier, un tortionnaire et narcotrafiquant, et le chef du conseil provincial Ahmed Wali Karzai, le demi-frère de l’ancien président de l’Afghanistan accusé de tremper dans le trafic de stupéfiants.

Selon le major-général à la retraite Dave Fraser, qui était le supérieur de M. Sajjan et celui qui lui a confié la délicate tâche de gérer les deux difficiles dirigeants afghans, personne ne devrait sous-estimer le nouveau ministre de la Défense, un homme qu’il décrit comme étant «coriace, brillant et déterminé».

La meilleure preuve de la détermination de l’ancien combattant, qui a été le premier sikh à commander un régiment de l’armée canadienne, est certainement son entêtement à demeurer dans les Forces en dépit du racisme dont il a été victime au début, a poursuivi M. Fraser.

Des qualités qui joueront en faveur de Harjit Singh Sajjan puisqu’il héritera de quelques-uns des dossiers les plus chauds du nouveau gouvernement, incluant la promesse des libéraux de mettre un terme aux bombardements contre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie, de même que la possible transition vers une mission d’entraînement renforcée.

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