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Nouvelle politique climatique en Alberta

Alberta Premier Rachel Notley speaks during a business luncheon in Montrel, Monday, September 28, 2015. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: THE CANADIAN PRESS

CALGARY – Quatre des plus importants producteurs de pétrole albertains étaient aux côtés de la première ministre Rachel Notley lorsqu’elle a dévoilé, lundi, la nouvelle politique climatique de la province.

Des représentants de Canadian Natural Resources (TSX:CNQ), Suncor Énergie (TSX:SU), Cenovus Energy (TSX:CVE) et Shell Canada ont tous vanté les mérites du plan qui vise à plafonner les émissions de gaz à effet de serre provenant des sables bitumineux à 100 mégatonnes annuellement — environ 30 mégatonnes de plus que ce que l’industrie produit actuellement.

Ils affirment que cette cible représente un juste équilibre entre l’essor de l’industrie et les préoccupations liées aux changements climatiques.

Mais l’un des plus grands joueurs de l’industrie, la Pétrolière Impériale (TSX:IMO), contrôlée par le géant américain ExxonMobil, n’a pas encore donné son accord.

«Nous étudions les annonces du gouvernement de l’Alberta pour évaluer leur impact sur nos activités existantes et nos éventuels projets futurs en Alberta», a affirmé lundi le porte-parole de l’Impériale, Pius Rolheiser, dans un courriel.

Il a ajouté que toute politique devait «protéger la compétitivité» de l’industrie du pétrole et du gaz naturel.

Les sables bitumineux exploités par l’Impériale comprennent les installations de Cold Lake et de Kearl. La compagnie détient également 25 pour cent des intérêts de Syncrude Canada, un projet près de Fort McMurray.

En plus de plafonner les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des sables bitumineux, la plateforme de l’Alberta prévoit que le prix de la tonne d’émission de GES passera de 15 $ à 20 $ en 2016, puis à 30 $ l’année suivante.

La présidente de Shell Canada, Lorraine Mitchelmore, qui appuie la nouvelle politique, a indiqué lundi, lors d’un entretien, que les échos qu’elle entendait jusqu’à maintenant de la part d’autres joueurs de l’industrie étaient «assez positifs».

«On ne sera jamais capable d’avoir quelque chose d’unanime, mais lorsqu’on prend un rôle de leadership parce qu’il s’agit de la bonne chose à faire, plusieurs personnes se rangent derrière nous», a-t-elle affirmé.

La société mère européenne de Shell Canada a été parmi les premières pétrolières à promouvoir un prix sur les émissions de GES et prend pour acquis depuis déjà un certain temps que ce prix sera de 40 $ la tonne lorsqu’elle prépare ses plans d’investissements.

Mme Mitchelmore, qui quittera son poste à la fin de l’année, a qualifié la plateforme albertaine d’«historique», ajoutant qu’elle la rendait fière d’être Canadienne.

«Cela a été une des meilleures consultations que j’ai vues, en fait», a-t-elle affirmé au sujet du travail du comité sur les changements climatiques, dirigé par l’économiste Andrew Leach, de l’Université de l’Alberta.

«Il ne s’agit pas d’une politique parfaite, mais je crois que c’est probablement la politique la plus équilibrée et la plus réfléchie que j’ai vue.»

L’association canadienne des entrepreneurs de puits de forage a prévenu que la politique sur le climat pourrait mettre en danger la compétitivité de l’Alberta, à moins qu’elle soit contrebalancée par de moins importantes redevances sur la production — une autre mesure actuellement à l’étude par la province.

Elle a en outre demandé que les fonds recueillis par la nouvelle politique soient redirigés dans l’industrie.

«S’il s’agit vraiment d’un impôt neutre pour les revenus, chaque dollar recueilli avec la nouvelle taxe sur les émission de GES devrait être rendu disponible pour l’industrie afin qu’il puisse être réinvesti dans de nouvelles technologies visant à réduire les émissions.»

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