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Accrochage Turquie-Russie: Ottawa joue de prudence

OTTAWA – Le gouvernement libéral a adopté un ton prudent, mardi, après avoir entendu de vive voix la version d’Ankara concernant le chasseur russe abattu en plein vol au-dessus de la Turquie.

Le Canada a participé mardi, à Bruxelles, à une réunion d’urgence du Conseil de l’Atlantique Nord, instance civile suprême de l’OTAN. La Turquie a alors expliqué qu’elle avait abattu l’avion chasseur russe parce qu’en rentrant d’une mission en Syrie, il persistait à survoler son espace aérien, en dépit de plusieurs avertissements de la chasse turque.

Les États-Unis et l’OTAN ont accepté cette version, et le secrétaire général de l’OTAN, Jans Stoltenberg, a lancé un appel à la prudence. À Washington, le président Barack Obama a soutenu que la Turquie «était en droit de défendre son territoire et son espace aérien».

De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a rapidement déclaré que son pays avait été «poignardé dans le dos» par la Turquie et que cet incident aurait des «conséquences importantes» pour ses relations avec Ankara.

Les deux pilotes russes ont réussi à s’éjecter mais au moins un des deux a perdu la vie lorsqu’il a été abattu par des rebelles syriens pendant sa descente en parachute.

La décision récente de Moscou de mener des frappes aériennes contre des rebelles syriens a ouvert la porte à de tels accrochages entre les missions russes et celles des pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. La Turquie fait partie de l’OTAN mais pas la Russie.

Le Canada participe encore à des frappes aériennes en Syrie dans le cadre de la coalition menée par les États-Unis contre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie, mais le gouvernement de Justin Trudeau a promis de rapatrier éventuellement les deux avions chasseurs CF-18 canadiens.

À Ottawa, le ministre canadien de la Défense nationale, Harjit Sajjan, s’est dit préoccupé, mardi, par l’incident turc. «Nous devons demeurer très prudent dans ce dossier», a prévenu le lieutenant-colonel à la retraite.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a indiqué qu’«étant donné la gravité de l’incident», il ne voulait pas commenter davantage.

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