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L'OTAN comprend la décision du Canada, selon Dion

BRUXELLES – Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion s’est rendu à sa première rencontre avec ses partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en suggérant qu’il n’aurait pas à les convaincre quant à la décision du Canada de mettre fin éventuellement à sa campagne de bombardements au Moyen-Orient.

D’autres pays, dont plusieurs alliés de l’OTAN, comprennent que les avions chasseurs du Canada ont joué un rôle modeste dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe armé État islamique (ÉI), a soutenu M. Dion. Le Canada sera beaucoup plus efficace en augmentant sa contribution sur la formation des troupes locales, a-t-il souligné, en chemin vers sa rencontre avec ses homologues de l’alliance.

Le pays peut faire beaucoup plus que de participer à seulement deux pour cent des frappes aériennes de la coalition, a-t-il ajouté.

Les signaux que le premier ministre Justin Trudeau et lui-même ont reçus aux dernières rencontres internationales laissent croire que la nouvelle politique du Canada était «bien comprise», a-t-il affirmé.

On ne sait pas encore précisément quand les appareils canadiens seront rappelés — et à quoi ressemblerait une plus grande contribution à la formation des soldats sur le terrain — mais M. Dion pourrait se voir offrir plusieurs scénarios à la rencontre ministérielle de deux jours.

L’intervention contre le groupe ÉI n’est pas une mission de l’OTAN, mais presque tous ses membres contribuent d’une certaine manière à la coalition dirigée par les États-Unis.

L’alliance militaire a annoncé l’été dernier qu’elle lançait un programme de «renforcement des capacités» de l’armée irakienne, mais elle n’a pas fixé d’échéance pour les entraînements qui ont lieu en Turquie et en Jordanie. Elle considérait plusieurs options, dont celle de lutter contre les explosifs artisanaux, la neutralisation de bombes, le déminage, la planification civilo-militaire, la cyberdéfense, et de l’aide médicale.

L’avancement des plans et de l’enrôlement des contingents n’est pas encore connu, mais il est clair que le gouvernement Trudeau est plus disposé à accepter les initiatives de l’OTAN que le précédent gouvernement dans les dernières années.

Sous la gouverne des conservateurs, le Canada était davantage dans les rangs des États-Unis et était plus chaud à l’idée d’adhérer à des coalitions ad hoc — comme celle contre le groupe ÉI.

«Le Canada sera un partenaire positif. Nous voulons nous réengager dans le multilatéralisme et l’OTAN est au coeur de cette (démarche)», a expliqué le ministre Dion.

L’alliance avait lancé une mission d’entraînement en Irak, mais elle avait cessé ses activités lorsque les États-Unis ont retiré leurs troupes du pays en 2011.

La reprise de son engagement ressemble un peu à ce que l’OTAN avait fait en Afghanistan avec un certain succès — une mission à laquelle avait participé le Canada avec 900 de ses soldats pendant trois ans.

Les forces afghanes, bien qu’elles doivent faire face à une nouvelle insurrection, ont largement conservé leur territoire alors que l’armée irakienne a fortement régressé dans son combat contre le groupe armé État islamique.

D’ailleurs, le rôle de l’OTAN en Afghanistan faisait l’objet d’un débat, mardi, à la rencontre de l’OTAN. «Les forces afghanes ont dû affronter plusieurs défis, mais elles ont fait preuve de courage et de détermination», a remarqué le secrétaire général, Jens Stoltenberg.

«Ça a été une année de défis, mais aussi une année de progrès… Soutenir la stabilité de l’Afghanistan est dans l’intérêt de notre propre sécurité», a-t-il ajouté.

Les ministres approuveront le déploiement continu de 12 000 formateurs et conseillers militaires, reflétant la décision des États-Unis de prolonger sa présence au pays au-delà de 2016. Le Canada n’a plus de soldats pour la formation en Afghanistan.

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