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Ottawa prolonge un fonds d'aide aux Syriens

Photo: La Presse canadienne

OTTAWA – Le gouvernement fédéral donne deux mois de plus aux Canadiens pour démontrer leur générosité envers les Syriens coincés en Syrie et réfugiés dans les pays voisins.

Ottawa prolonge jusqu’au 29 février le fonds de secours d’urgence pour les réfugiés syriens.

Une première période de prolongation de ce fonds, annoncée en novembre, n’a pas atteint le plafond visé de 100 millions $. Les Canadiens n’ont donné, depuis l’annonce de ce fonds en octobre par le précédent gouvernement conservateur, que 12 millions $.

Ottawa continuera donc de verser un dollar pour chaque dollar donné par un particulier à un organisme humanitaire canadien ou international qui aide les Syriens, et ce, jusqu’à la fin du mois de février ou jusqu’à ce que le fonds récolte 100 millions $.

La ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, a laissé entendre que l’accueil de réfugiés syriens au pays a canalisé la générosité canadienne, la détournant de l’aide humanitaire pour les Syriens à l’étranger.

«On travaille extrêmement fort pour accueillir 25 000 Syriens. Maintenant, n’oublions pas les millions qui sont encore là-bas», a plaidé la ministre au cours d’un point de presse à l’édifice d’Affaires mondiales Canada, jeudi après-midi.

La ministre était entourée de représentants de plusieurs organismes humanitaires comme UNICEF, OXFAM ou CARE. Ils ont tour à tour salué la générosité des Canadiens envers les réfugiés syriens, tout en rappelant les besoins pressants qu’il reste à combler.

Cette semaine, les manchettes rapportaient le sort de la ville de Madaya, assiégée depuis six mois par l’armée syrienne, et affamée. Devant les multiples dénonciations, le gouvernement de Bachar el-Assad a finalement accepté d’ouvrir un couloir humanitaire.

«Madaya, c’est un exemple de la situation en Syrie», a exposé David Morley, président d’UNICEF Canada, aux côtés de la ministre Bibeau.

«Quand il n’y a pas accès, c’est très difficile de travailler. Et c’est pour ça que nous disons tous qu’il faut que les groupes armés donnent cet accès», a-t-il insisté.

«L’accès a été l’obstacle le plus important depuis le début de ce conflit», a confirmé, en écho, David Leduc, de Développement et Paix.

M. Leduc s’est réjoui de voir s’ouvrir un couloir humanitaire. «J’espère que c’est un signe qu’on va être en mesure d’entrer dans d’autres communautés où le besoin est très important», a-t-il souhaité.

Tout en appelant les dons pour les Syriens, les organismes humanitaires estiment que les Canadiens ont déjà été très généreux.

«On est dans un scénario où les besoins sont tellement plus élevés que notre capacité de levée de fonds que jamais on va atteindre ce niveau-là», a expliqué Nicolas Moyer, directeur général de la Coalition humanitaire qui regroupe cinq organismes d’aide humanitaire.

Le gouvernement canadien a versé 650 millions $ en aide humanitaire depuis le début du conflit syrien.

«Le gouvernement fait énormément, a souligné M. Moyer. C’est un des plus grands contributeurs globalement à la réponse en Syrie. Et les Canadiens peuvent en faire plus.

«Alors qu’aujourd’hui, on donne des contributions pour aider des réfugiés qui viennent ici, ce n’est qu’une infime proportion du nombre de gens qui ont besoin d’aide», a-t-il dit, rappelant que 4 millions de Syriens ont fui leur pays et 7 millions sont des déplacés à l’intérieur de la Syrie.

«Des contributions là-bas sont essentielles pour éviter qu’ils aient besoin de partir», a insisté M. Moyer.

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