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Ottawa a aidé à la vente d'équipement militaire

Murray Brewster - La Presse Canadienne

OTTAWA – L’armée canadienne a acquiescé à trois demandes depuis 2012 pour fournir un véhicule blindé léger (VBL) et un équipage au secteur privé canadien afin de faire des démonstrations de matériel militaire dans deux pays voisins de l’Arabie saoudite.

Les démonstrations des VBL de la compagnie General Dynamics Land Systems Canada au Koweït et aux Émirats arabes unis (ÉAU) étaient approuvées par les plus hautes instances de l’ancien gouvernement conservateur, dans un effort pour tirer profit de la vente controversée d’équipement militaire pour 14,8 milliards $ à l’Arabie saoudite.

Une série de rapports et de documents, obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, indique que ces présentations ont eu lieu en 2012, 2013 et 2014, et que leur coût a été remboursé aux contribuables par le manufacturier établi à London, en Ontario.

Les tests au Koweït ont eu lieu avant que le pays ne soit ajouté au registre des Affaires étrangères des pays admissibles aux exportations d’armes canadiennes. Les ÉAU n’y figurent toujours pas, mais Affaires mondiales Canada étudie cette possibilité, malgré les inquiétudes de certains groupes quant à la violation des droits humains dans les Émirats.

Selon le ministère de la Défense nationale, les trois démonstrations ont coûté 3,39 millions $.

Le fait de demander de louer un des véhicules blindés de 26 tonnes n’est pas si inhabituel, a affirmé le porte-parole de General Dynamics, Doug Wilson-Hodge.

«De temps à autre, General Dynamics Land Systems Canada demande l’aide du gouvernement du Canada par le biais d’ententes de prestation de services, par lesquelles General Dynamics rembourse en totalité le gouvernement du Canada pour les frais encourus.»

Le VBL — équipé d’une mitrailleuse 25 mm — était le principal véhicule de combat de l’armée canadienne en Afghanistan.

Aucun des deux pays n’a encore annoncé sa décision sur les achats. Dans le cas des ÉAU, qui avaient des relations plutôt tièdes avec le gouvernement Harper depuis quelques années, cet achat vise à poursuivre le développement des actifs de la défense, dans la foulée de l’achat, en 2013, de véhicules de patrouille blindés pour l’équivalent de 816 millions $ US.

La coopération étroite entre la compagnie et le ministère de la Défense nationale inquiète certains groupes de défense des droits de la personne, qui affirment que la façon dont les armes canadiennes sont vendues devrait être plus transparente.

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