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Zehaf Bibeau aurait-il invoqué sa santé mentale?

OTTAWA – Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a affirmé, vendredi, que le tireur qui avait fait feu sur la colline du Parlement en 2014 aurait eu de la difficulté à présenter une défense de troubles mentaux s’il avait survécu à l’assaut des policiers.

Bob Paulson a toutefois reconnu qu’il aurait été utile que Michael Zehaf Bibeau reçoive un soutien psychologique dans les mois qui ont précédé son passage à l’acte.

En octobre 2014, Zehaf Bibeau, 32 ans, s’est rué dans l’enceinte du Parlement après avoir atteint mortellement par balles le caporal Nathan Cirillo devant le Monument commémoratif de guerre situé à un jet de pierres de là.

Quelque temps avant la fusillade, le tireur avait enregistré une vidéo dans laquelle il disait agir en réponse à la présence militaire canadienne en Afghanistan et en Irak.

M. Paulson a déclaré à un comité des Communes l’année dernière que la GRC considère Zehaf Bibeau comme un terroriste, et qu’il aurait été inculpé de chefs relatifs au terrorisme s’il avait survécu.

À une conférence de l’Association canadienne de la sécurité, vendredi, le commissaire de la GRC a développé sa pensée sur ce qu’il aurait pu advenir si Zehaf Bibeau avait subi un procès.

«C’est évident qu’il avait des problèmes mentaux. Je n’ai aucun doute là-dessus», a-t-il dit. «Et il n’y a aucun doute sur le fait qu’il avait des problèmes de drogue. Et si nous avions pu l’aider plus tôt, peut-être que nous aurions pu éviter ce qui s’est passé.»

S’il n’avait pas été tué, mais plutôt traîné en justice, Zehaf Bibeau aurait probablement tenté de faire valoir qu’il souffrait de troubles mentaux pour ne pas être tenu responsable de ses actes, croit M. Paulson.

«Mais je ne crois pas que ce soit la vérité», a-t-il tranché.

M. Paulson a expliqué à l’auditoire, qui se penchait sur les menaces que posent le groupe armé État islamique, qu’une large part des personnes qui tendent l’oreille au discours des djihadistes sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Il est donc important que les agences de sécurité et les policiers réussissent à identifier ces personnes très tôt dans le processus de radicalisation et qu’ils leur procurent une aide professionnelle. «Trouvons-les, et aidons-les avant que nous ayons à les trouver pour les arrêter ou pour se retrouver dans une fusillade avec eux», a-t-il déclaré.

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