Soutenez

Brian Myles, nouveau directeur du «Devoir»

MONTRÉAL – Le journaliste Brian Myles deviendra le nouveau directeur du quotidien montréalais «Le Devoir», et il promet d’accompagner le journal dans son chemin bien tracé depuis 106 ans, «celui de l’excellence».

«Je ne reviens pas pour accompagner Le Devoir dans sa décroissance. (…) Le Devoir ne disparaîtra pas. Le Devoir, le jour où il disparaît, ça voudrait dire que la nation francophone d’Amérique du Nord a prononcé son dernier mot», a lancé lundi au bout du fil M. Myles, qui occupera son poste à partir du 8 février.

M. Myles succède à Bernard Descôteaux, qui était à la tête du quotidien depuis 1999. M. Descôteaux avait révélé au mois d’août qu’il quitterait son poste «pour entreprendre un nouveau cycle de développement».

Mais ce «nouveau cycle» se fera dans la continuité pour son nouveau directeur, qui promet d’offrir une information «de qualité et rigoureuse» à ses lecteurs dans la foulée du virage numérique entamé par M. Descôteaux.

«Le défi, c’est toujours le même. Il faut être capable de fidéliser les lecteurs, en attirer des nouveaux. On a rencontré nos lecteurs, en 2010, pour le centenaire du journal et on avait constaté à quel point nos lecteurs nous aimaient. Et ils nous aiment encore», a-t-il expliqué, ajoutant que Les Amis du Devoir avaient réussi à récolter 350 000 $ «en très peu de temps».

«Les gens ne veulent pas que Le Devoir tombe. Et nous disons aux lecteurs: nous ne vous laisserons pas tomber non plus. On est là pour le long terme, on est là pour durer», a-t-il poursuivi.

Malgré les problèmes financiers du «Devoir», le quotidien survivra, a-t-il prédit.

«Quand on regarde l’historique, on se dit: c’est impossible que le journal ait survécu avec si peu de moyens. Quand on regarde le chemin parcouru et l’importance que Le Devoir a pour la société, sa disparition serait aussi impossible. C’est un journal unique dans le paysage», a-t-il fait valoir.

Brian Myles deviendra le huitième directeur du «Devoir». Au fil des décennies, le quotidien a été dirigé notamment par l’ex-politicien Claude Ryan et Lise Bissonnette, ancienne directrice de la Grande Bibliothèque de Montréal.

Reporter pour «Le Devoir» depuis 1994, M. Myles avait fait du journalisme d’enquête à l’aube de la Commission Charbonneau, avant de couvrir les travaux de celle-ci, de 2012 à 2015.

M. Myles, qui a été président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) entre 2009 et 2013, avait récemment quitté le quotidien en tant que journaliste pour se consacrer à l’enseignement universitaire.

Brian Myles ne semble pas avoir hésité longtemps lorsqu’on a sondé son intérêt pour le poste. «Je ne pouvais pas dire non à une aventure comme celle-là. Surtout que le journal est resté gravé à jamais dans mon coeur, même après mon départ», a-t-il expliqué.

Il a d’ailleurs soutenu que son passage à la présidence de la FPJQ l’aura «préparé» à son nouveau rôle. «C’est comme si j’avais fait là-bas différentes fonctions qui vont me servir aujourd’hui. Être président de la FPJQ, c’est faire des prises de position sur la place publique, c’est représenter les journalistes; défendre leurs droits, leurs intérêts, faire avancer la qualité de l’information», a-t-il souligné.

Interrogé au sujet de cette nomination, le chef de l’opposition péquiste, Pierre Karl Péladeau, y a vu une nouvelle prometteuse pour «Le Devoir».

«C’est une bonne nouvelle. J’ai eu l’occasion de connaître et de lire fréquemment Brian Myles. Je pense que c’est un très grand journaliste. C’est une bonne nouvelle pour Le Devoir, qui s’est trouvé un directeur de la trempe et de la profondeur de Brian Myles, un homme de métier qui connaît la profession et qui pourra engager encore davantage Le Devoir vers le succès», a-t-il commenté.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.