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Burkina Faso: Une nouvelle phase du terrorisme

A makeshift memorial in honour of Yves Carrier, his son Charlelie Carrier, daughter Maude Carrier and wife Gladys Chamberland who died in a terrorist attempts in Burkina Faso, Monday, January 18, 2016 at the Carrier home in Lac-Beauport Que. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/THE CANADIAN PRESS

Ce n’est pas qu’une impression, on assiste à une multiplication des attentats terroristes à travers le monde depuis les attentats de Paris, selon un expert en sécurité international et ancien agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Michel Juneau-Katsuya. Et ces attentats peuvent désormais avoir lieu n’importe où.

«Sans parler d’une coordination des différents groupes terroristes, on peut parler d’un momentum, d’une fébrilité que l’État islamique a déclenché avec les attentats de Paris et celui sur un avion de ligne russe», a expliqué M. Juneau-Katsuya.

Les propos de Bruno Charbonneau, directeur du Centre FrancoPaix, semblent appuyer cette analyse. «Al Qaida, État islamique et les autres groupes se nourrissent entre eux, s’inspirent de leurs stratégies, veulent faire parler d’eux», a considéré M. Charbonneau.

M. Juneau-Katsuya estime que le terrorisme international est entré dans une nouvelle phase. La précédente consistait en des «loups solitaires» qui menaient des attaques spontanées de faible amplitude. «Là, on assiste à des choses télécommandées et planifiées par des groupes d’assaillants, à partir notamment de la Syrie. On attaque des sites touristiques parce que ce sont des endroits faciles et que les coups vont porter atteinte à l’économie nationale et à la stabilité du gouvernement en place», a jugé le spécialiste.

Malgré la possibilité d’un attentat terroriste n’importe où, M. Juneau-Katsuya croit qu’il ne faut pas s’empêcher de voyager. «Si on arrête de bouger, les terroristes viennent de gagner, a-t-il prévenu. Cela dit, il faut être prudent et ne pas aller dans certains endroits plus dangereux que d’autres. Un attentat a plus de chance d’arriver au Mali qu’au Canada.»

Pour endiguer le phénomène, M. Juneau-Katsuya est d’avis qu’il faut neutraliser les leaders de ces groupes et régler le conflit en Syrie, qui a été un terreau fertile pour les terroristes. «Mais pour s’en débarrasser, il faudra que les pays occidentaux remontent aux points d’origine, où se trouvent les motivations du terrorisme, a-t-il affirmé. Elles sont basées sur des griefs qui n’ont pas été entendus, comme la situation israélo-palestinienne, la corruption des pays du Golfe et divers problèmes d’ordre politique, économique et juridique.»

Sécurité au Burkina Faso
Michel Juneau-Katsuya juge que les travailleurs humanitaires ont sans doute raison de craindre pour leur sécurité au Burkina Faso.

  • «Le pays manque de ressources pour voir et arrêter la menace», a-t-il dit.
  • «Il semble y avoir des problèmes avec les institutions de sécurité au Burkina», a aussi reconnu Bruno Charbonneau, directeur du Centre FrancoPaix.

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