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Tuerie à La Loche: la convalescence sera longue, dit un archevêque

Candles and flowers placed as a memorial lay near the La Loche, Saskatchewan, junior and senior high school as police investigate the scene of a daytime shooting at the school on Saturday, Jan. 23, 2016. (Jason Franson/The Canadian Press via AP) Photo: Jason Franson/La Presse Canadienne

Les gens de La Loche devraient se concentrer sur leur générosité en ces temps difficiles, a déclaré l’archevêque Murray Chatlain à l’occasion de l’office dominical dans une église catholique de la communauté autochtone du nord de la Saskatchewan.

Mgr Chatlain a reconnu que la convalescence serait longue à la suite de la fusillade qui a fait quatre morts et sept blessés dans le village vendredi, mais a insisté sur le fait que cette tragédie ne définissait pas La Loche et ses habitants, qui sont des gens loyaux et bons.

L’archevêque de Keewatin-Le Pas a révélé avoir rencontré les proches des victimes ainsi que la famille du garçon de 17 ans qui fait face à quatre chefs d’accusation de meurtre prémédité, sept chefs de tentative de meurtre et un chef de possession illégale d’une arme à feu.

Le jeune homme, dont l’identité ne peut être divulguée conformément à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, doit comparaître pour la première fois lundi devant la cour provinciale de Meadow Lake.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la Saskatchewan a indiqué que neuf personnes avaient été atteintes par balles durant une période de huit minutes à l’école communautaire La Loche vendredi après-midi. Deux membres du personnel ont été tués.

Marie Janvier, qui était âgée de 21 ans, est décédée à l’école.

Selon un ami, elle avait terminé ses études à l’établissement scolaire deux ans plus tôt et avait été embauchée comme assistante à l’enseignement l’automne dernier.

Âgé de 35 ans, Adam Wood avait commencé à travailler comme enseignant en septembre. D’après la GRC, il a succombé à ses blessures peu après son arrivée à l’hôpital.

Les corps de Drayden et Dayne Fontaine, deux frères âgés respectivement de 13 et 17 ans, ont été retrouvés dans une résidence près de l’établissement scolaire.

Le premier ministre de la province, Brad Wall, et le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, ont rencontré les chef de la communauté à La Loche, dimanche soir, après que leur avion eut été retardé en raison des conditions météorologiques.

À la suite de la rencontre, le premier ministre Wall a affirmé que la communauté obtiendrait tout le soutien dont elle aura besoin pour aider les habitants dans cette épreuve difficile, mais aussi à long terme pour l’infrastructure, l’éducation et les soins de santé.

“Les jeunes ont besoin d’un sentiment d’espoir, et je crois que plusieurs problèmes de santé mentale découlent du manque d’espoir des gens (…) Ce sont des enjeux liés à la qualité de vie qui concernent l’éducation et les soins de santé”, a-t-il déclaré. M. Goodale a pour sa part indiqué que le gouvernement Trudeau serait à l’écoute afin de retenir des leçons du drame.

Le ministre s’attend à ce que Justin Trudeau visite prochainement La Loche.

“Cette communauté est l’épicentre de la plus récente tragédie, mais c’est un ensemble d’enjeux auxquels ce pays doit s’attaquer et M. Trudeau est déterminé à le faire”, a-t-il ajouté.

Après l’office dominical, des gens se sont étreints et ont discuté à l’extérieur de l’église sous un ciel gris.

Andrew Lemaigre, qui a assisté à la messe, a confié que sa belle-fille se trouvait dans l’école au moment de la fusillade et qu’elle avait été témoin de l’incident.

“Ç’a été très difficile pour elle”, a indiqué l’homme de 65 ans, dont les petits-enfants étaient aussi dans l’établissement scolaire lors de la tragédie.

M. Lemaigre a rappelé que l’archevêque avait parlé de pardon durant son sermon. “Il sait que nous sommes sous le choc et que les habitants de La Loche sont de bonnes personnes, a-t-il soutenu.

Cette histoire va donner lieu à de la rage, à de la haine et au pardon. Il faut du temps pour guérir. Vous savez, nous ne pouvons pas guérir en une journée ou un mois. Parfois, cela prend des années.”

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