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Une demande d’injonction sera déposée contre Uber

Photo: Archives Métro

Le Regroupement des travailleurs autonomes métallos (RTAM), qui représente quelque 4000 chauffeurs de taxi, déposera aujourd’hui une demande d’injonction pour que Uber cesse ses activités au Québec.

La requête, issue d’une réunion de près de 1000 chauffeurs de taxi québécois, vise à forcer Uber à désactiver son application sur tout le territoire québécois. Elle cherche aussi à interdire à toute personne d’offrir ou d’acheter les services d’Uber.

«Il est clair que pour faire du transport de personnes moyennant rémunération au Québec, il faut détenter un permis, a lancé en point de presse l’avocat du RTAM, Me Marc-Antoine Cloutier, de la firme Deveau avocats. [Les chauffeurs d’Uber qui n’ont pas de permis] embarquent des gens, vont jusqu’à un point B contre rémunération, et c’est clairement illégal.»

Me Cloutier a indiqué que des clients d’Uber pourraient faire l’objet de poursuites si l’injonction est retenue.

Le porte-parole du RTAM, Benoit Jugand, a rajouté que la requête ne fait que demander à Uber de respecter les lois en place.

«Ce n’est pas normal que ce soit une association de chauffeurs et de propriétaires de taxis qui mandate une firme d’avocats pour faire fermer une compagnie et demander au gouvernement de faire appliquer ses propres lois. Ça n’a pas de bon sens, a-t-il fustigé. On a une démonstration claire aujourd’hui que l’industrie du taxi est mobilisée, elle est contre l’inaction du gouvernement. Il faut que ça cesse.»

En plus de la demande d’injonction, le RATM prévoit deux journées de mobilisation en mi-février. Le 10 février, les chauffeurs de taxi iront à la «chasse à Uber», pour signaler les chauffeurs de cette entreprise. Le lendemain, les chauffeurs de taxi offriront un rabais sur leurs courses.

Contacté par courriel, le porte parole de Uber Canada, Jean-Christophe de Le Rue, a rejeté du revers de la main les procédures judiciaires du RATM. «Cette requête pour une poursuite protectionniste est sans fondement et vise à préserver le monopole de l’industrie du taxi au détriment des consommateurs. Nous croyons que les Québécois méritent une option alternative de transport sécuritaire, fiable et abordable et que le taxi traditionnel et le covoiturage urbain peuvent se compléter mutuellement pour mieux servir les besoins des usagers», a-t-il déclaré.

Me Cloutier ne croit pas qu’Uber s’agisse de covoiturage. «Ce n’est pas du covoiturage. La loi définit clairement que du covoiturage, c’est embarquer quelqu’un dans son auto quand on fait déjà le trajet et partager avec eux le coût du transport et de l’essence», juge-t-il.

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