30 000 personnes dans les rues pour sauver les CPE
Jeff Yates - Métro
Quelque 30 000 personnes ont manifesté dimanche dans 19 villes au Québec pour convaincre le gouvernement du Québec de reculer dans son «démantèlement» du réseau de Centres de petite enfance (CPE).
À Montréal, ils étaient 20 000 réunis à la place Émilie-Gamelin, au centre-ville, pour protester contre les coupes de 120 M$ que veut imposer le gouvernement du premier ministre Philippe Couillard, selon L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE).
Cette organisation, qui représente la majorité des CPE du Québec, se félicitait d’ailleurs de la mobilisation, surtout malgré le grand froid qui balayait le nord de la province.
«Il y a 20 ans, nous nous sommes donnés un joyau qui fait l’envie de tous, a lancé à la foule montréalaise le président de la Fédération des travailleurs du Québec Daniel Boyer, en référence aux CPE. Nous sommes des milliers à dire non au démantèlement de la meilleure politique familiale du continent.»
Le chef de l’opposition officielle, Pierre Karl Péladeau, a martelé que le réseau de CPE du Québec devrait être étendu à toute l’Amérique du Nord. «J’ai eu trois enfants qui sont tous allés au CPE, alors je sais de quoi je parle. Je connais l’importance de nos CPE au Québec, a-t-il soutenu. Nos CPE font partie d’un continuum de l’éducation. Depuis les 50 dernières années, au Québec, nous nous somme dit que le plus important investissement, c’est celui de l’éducation.»
«Aujourd’hui le gouvernement Couillard veut détruire notre rêve. Il veut transformer nos [CPE] en parking d’enfants. C’est non !» – Françoise David, co porte-parle de Québec Solidaire
L’ancien député péquiste Camil Bouchard, auteur de Un Québec fou de ses enfants, un rapport publié en 1991 qui avait mené à la création des CPE en 1997, a exhorté le nouveau ministre de la Famille, Sébastien Proulx, à bien comprendre le rôle des CPE dans l’éducation des enfants.
«Les tout-petits ont besoin d’un entourage qui les rassure, qui les protège, qui leur lance des défis qu’ils sont capables de réussir, qui leur donne confiance. Chaque jour, les tout-petits ont besoin de constater qu’ils sont capables de réussir. Ils doivent se sentir appréciés et aimés, a-t-il énuméré. C’est ce que notre réseau de CPE leur offre à chaque jour depuis près de 20 ans. Les CPE sont le meilleur outil dont vous pouvez disposer. Ils sont déjà là, vous êtes chanceux.»
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