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Une Canadienne devient Américaine pour pouvoir voter pour Bernie Sanders

Democratic presidential candidate, Sen. Bernie Sanders, I-Vt. speaks during a campaign stop at the Palace Theatre, Monday, Feb. 8, 2016, in Manchester, N.H. (AP Photo/John Minchillo) Photo: John Minchillo/The Associated Press

Certains partisans aideront leurs candidats en frappant aux portes, en envoyant des lettres ou en faisant des appels. D’autres, plus enthousiastes, iront jusqu’à changer de citoyenneté.

La Canadienne de naissance Kim De Lutis veut tellement voter pour le candidat démocrate Bernie Sanders qu’elle a entamé des démarches pour détenir les deux citoyennetés — 21 ans après son arrivée aux États-Unis.

Le politicien septuagénaire, qui se décrit comme un “socialiste démocrate”, a suscité un mouvement passionné en sa faveur qui s’est propagé à une ampleur que peu auraient prédit il y a quelques mois. M. Sanders est maintenant en bonne position pour remporter la primaire du New Hampshire contre Hillary Clinton, mardi.

“Il est définitivement le premier candidat qui m’a incité à voter. Il m’a définitivement incité à demander la citoyenneté… Il a inspiré une révolution politique”, s’est exclamée Mme De Lutis, native de la Rive-Sud.

Kim De Lutis avait déménagé au New Hamsphire en 1995 pour suivre son mari qui avait un emploi là-bas. Ils paient maintenant pour les droits de scolarité de leurs deux enfants, ce qui équivaut selon elle à payer une deuxième hypothèque.

Elle a été interpellée par le message principal du sénateur: le pays le plus riche sur la terre ne devrait pas bouder les programmes sociaux qui sont jugés essentiels ailleurs dans le monde. La gratuité scolaire est l’une de ses idées les plus audacieuses. Une autre idée moins révolutionnaire cette fois-ci: le congé parental rémunéré, ce qui n’existe pas aux États-Unis à l’heure actuelle.

Mme De Lutis s’attend à recevoir la citoyenneté d’ici le mois de novembre — juste à temps pour pouvoir voter pour Bernie Sanders à l’élection présidentielle et, dit-elle, faire un pied de nez au Parti démocrate pro-Hillary Clinton et aux médias hostiles.

Ce ne sera pas facile. La campagne se déplacera prochainement au sud du pays et les sondages placent M. Sanders loin derrière Mme Clinton en Caroline du Sud, où se tiendra la prochaine primaire après le New Hampshire.

Il doit aussi faire face au mur de résistance du Parti démocrate — ce qui a été prouvé de façon flagrante, lundi. Hillary Clinton a été présentée à un rassemblement par le gouverneur et le sénateur démocrates de l’État, ainsi que par le maire de Boston. Mme Clinton n’a pas manqué de souligner que tous les dirigeants du parti dans le Vermont de M. Sanders l’appuyaient elle.

Il y avait également un ancien président: Bill Clinton, qui a défendu vigoureusement sa femme et renoué avec ses talents de raconteur qu’il avait lui-même utilisé lorsqu’il tentait de devenir candidat démocrate, au début des années 1990.

Selon l’ex-président, la question n’est pas de savoir si le pays a besoin de changement. La question est de savoir quel candidat peut effectivement amener ces changements qui amélioreront les conditions des Américains, a-t-il fait valoir.

M. Sanders propose entre autres un système de santé inspiré du modèle canadien. Pour Mme Clinton, cette idée tient de la science-fiction puisque cette réforme devrait recueillir 60 pour cent des votes au Sénat pour être mise en place.

C’est la même formule pour les droits de scolarité. M. Sanders veut rendre gratuite l’éducation alors que Mme Clinton prône une approche à plusieurs niveaux qui inclurait notamment la diminution des taux d’intérêts sur les prêts étudiants.

Une partisane de Mme Clinton a admis apprécier une partie du message de M. Sanders, mais elle juge que ses propositions ne sont pas viables à long terme.

“Ça semble bien. Mais de façon réaliste, je veux que les choses soient faites. (Le message) est peut-être inspirant, motivant. Mais j’aime mieux avoir des objectifs solides”, a soutenu Robbie Grady.

Kim De Lutis avait pour sa part refusé de discuter de Mme Clinton lors de l’entretien. Dans un courriel envoyé plus tard, elle a toutefois précisé sa pensée.

“Il y a eu un silence médiatique sur Bernie Sanders aux États-Unis et à l’étranger. Tout le monde qui regarde la télévision ne verra pas la réalité: l’effervescence, l’excitation que cette campagne suscite. Hillary n’est plus la meneuse, Bernie n’est plus (incapable de remporter des élections)”, a-t-elle fait remarquer.

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