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Renouvellement de la politique culturelle du Québec à l’ère du numérique

Photo: Josie Desmarais/Métro

La politique culturelle du Québec sera remise au goût du jour en tenant en considération, à l’ère du numérique, «les effets de la mondialisation et la démocratisation de la création».

La ministre de la Culture du Québec, Hélène David, a annoncé lundi le début de consultations publiques pour le renouvellement de la politique culturelle du Québec, dont la dernière mouture remonte à 1992. Cette politique gouvernementale énonce les orientations que se fixe le gouvernement et les objectifs qu’il souhaite atteindre en matière de culture, de laquelle découle un plan d’action.

Accompagnée de sept acteurs du milieu, dont l’ex-ministre de la Culture Liza Frulla, Hélène David fera le tour des régions administratives de la province entre avril et juin prochain afin de rencontrer la population et les institutions culturelles pour alimenter la rédaction du nouveau document.

Mais déjà, la ministre sait que des changements doivent être apportés pour aider le milieu culturel à affronter la multiplication des plates-formes et de l’offre par le numérique. «Les oeuvres et les marchandises n’ont plus de frontières, a-t-elle rappelé lundi. On n’a qu’à observer les natifs du numérique qui, ayant accès à une offre illimitée, ne connaissent ni frontière, ni complexe pour la création et le partage des œuvres. Ils abolissent les cloisons entre amateurs et professionnels, entre espace de vie et lieu de création

Il faut alors trouver un moyen de faire reconnaître et faire la promotion de la culture québécoise en tenant compte de cette nouvelle réalité, dit la ministre. «[Cette situation] nous pose un défi de taille parce que nos artistes et nos entreprises culturelles québécoises sont trop peu présents dans l’univers numérique alors que les produits culturels y sont croissants», s’inquiète-t-elle. Elle ajoute que les nouveaux modes de financement de la culture, comme le sociofinancement, doivent également être étudiés, sans toutefois désengager l’État dans le financement de la culture.

Même son de cloche du côté de Ian Gailer, directeur général de REGARD sur le court métrage et membre du comité-conseil de la ministre, qui craint que la pluralité des sources puisse noyer ce qu’on fait au Québec. «Il ne faut pas voir tout ce qui est différent comme menaçant, nuance-t-il. Il faut tout simplement voir ce qui existe comme étant des occasions pour mieux réagir. J’en suis moi-même consommateur: j’écoute du Vimeo, je me loue un filme sur «video on demand», sur Netflix. Il faut juste être capable de s’adapter pour chevaucher le dragon», explique celui qui est également membre du Conseil national du cinéma et de la télévision (CNCT).

La question n’est pas d’empêcher les Québécois de consommer ce qui se fait ailleurs. «Je ne suis pas contre Kanye West ou le rap cubain, donne-t-il en exemple. Mais il faut être capable de savoir ce qui se fait ici, de pouvoir se donner les moyens d’exister, comme culture», ajoute M. Gailer.

La nouvelle politique culturelle sera livrée en 2017.

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