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Une première femme reçoit la médaille Herzberg

Diana Mehta - La Presse Canadienne

TORONTO – Une astrophysicienne de l’Université McGill sera la première femme à récolter l’un des prix scientifiques les plus prestigieux au pays, un moment jugé par certains comme étant «décisif et significatif» pour le rôle des femmes dans le domaine de la science.

Victoria Kaspi recevra la Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada, la première femme à recevoir cette distinction depuis sa création, il y a 25 ans.

«C’est avec une grande joie et un sentiment de grande humilité que je reçois la médaille Herzberg», a-t-elle affirmé par voie de communiqué.

«Cela me dépasse de penser que je me trouve dans la même catégorie que certains des anciens lauréats. J’accepte ce prix au nom de mon équipe de recherche et de tous les étudiants, stagiaires postdoctoraux et collaborateurs talentueux qui ont joué un rôle majeur dans le succès des recherches et des découvertes soulignées par cette distinction», a-t-elle poursuivi.

La médaille, remise par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), reconnaît le travail des chercheurs dans le domaine des sciences naturelles et de l’ingénierie.

Mme Kaspi, l’une des plus grandes expertes sur les étoiles à neutrons — les résidus anciens des plus grandes étoiles de la Voie lactée — sera récompensée d’une bourse d’un million $ sur cinq ans.

«C’est un moment décisif et significatif pour nous», a déclaré le président du CRSNG, Mario Pinto.

«Cela montre aux filles et aux jeunes femmes qui vont en science ou qui prévoient aller en science que c’est possible d’atteindre le plus grand honneur du CRSNG», a-t-il ajouté.

M. Pinto a rappelé que les femmes étaient sous-représentées parmi les scientifiques en général. Le CRSNG tente d’ailleurs de recruter et d’embaucher plus de candidates.

Il reste que seulement 27 pour cent des professeurs adjoints financés par le CRSNG sont des femmes, et ce chiffre diminue à 14 pour cent pour les professeurs agrégés.

«Il y a un taux d’attrition alors que les femmes grimpent les échelons. C’est certainement un problème pour nous que nous n’utilisions pas 50 pour cent de l’intelligence au Canada parce que les femmes sont sous-représentées. Surtout dans les rangs supérieurs», a-t-il remarqué.

Bien que les causes de cet écart soient complexes, M. Pinto avance une hypothèse: les femmes sont plus critiques envers elles-mêmes quant à leurs habiletés et elles sont plus hésitantes à se mettre de l’avant par rapport à leurs collègues masculins.

Dans le cas de Mme Kaspi, elle a également réussi à se tailler une place parmi les plus jeunes lauréats à l’âge de 48 ans. «Elle a eu un impact à un très jeune âge. Son travail a un impact extraordinaire dans le domaine de l’astrophysique», a souligné M. Pinto.

Ce prix permettra à Victoria Kaspi d’approfondir des «idées très précises» dans sa recherche, a-t-il indiqué.

«Elle peut maintenant se concentrer à repousser les frontières, à se demander des questions plus audacieuses, et à examiner des sujets qui n’ont jamais été examinés auparavant», a ajouté M. Pinto.

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