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Transport: Le privé devrait avoir plus de place, conclut un comité fédéral

Photo: Archives Métro

OTTAWA – Un comité d’experts chargé de se pencher sur l’avenir du réseau de transport national recommande au gouvernement fédéral de permettre au secteur privé de construire davantage d’autoroutes et de ponts, et d’ouvrir la porte à une hausse des droits de péage et de passage afin de financer le tout.

Selon le rapport du comité dirigé par l’ancien ministre conservateur David Emerson, le fédéral devrait concentrer ses propres investissements sur les endroits où le marché ne répond pas aux besoins de la population, particulièrement dans le nord du pays, où les entreprises pourraient refuser d’investir en raison du terrain, de la météo et du manque d’infrastructures.

Dans ces régions reculées, seuls les gouvernements peuvent assurer la présence d’installations sécuritaires et abordables pour relier les communautés entre elles parce que les volumes de trafic ne sont pas suffisants pour que les droits de passage puissent financer à eux seuls le capital et les coûts d’exploitation.

Le rapport laisse aussi entendre que le fédéral devrait repérer les propriétés qui pourraient être utilisées dans le futur comme corridors de transport nationaux et empêcher les promoteurs immobiliers de construire sur ces pans de territoire.

Le comité, qui a analysé la Loi sur les transports au Canada pendant plus de 18 mois, a affirmé que le gouvernement devrait se servir des fonds fédéraux pour les infrastructures afin de déplacer les voies ferrées consacrées au transport des marchandises qui traversent le centre des municipalités.

Il a également proposé au fédéral de jouer un rôle plus modeste, d’assouplir les restrictions pour les investissements privés dans le secteur du transport, d’harmoniser les règles régissant le transport routier dans les provinces et de privatiser Via Rail. Ces changements, et d’autres encore, permettraient de bâtir plus facilement et plus rapidement les infrastructures nécessaires pour connecter les grands centres urbains canadiens entre eux et relier le Canada à ses partenaires commerciaux internationaux.

Si ces modifications ne sont pas adoptées dès maintenant, prévient le rapport, le système de transport pourrait se dégrader au cours des prochaines décennies puisqu’il faudra peut-être jusqu’à 30 ans pour planifier, évaluer, concevoir, obtenir un consensus et finalement bâtir les différents projets.

Jeudi, les conservateurs ont fait pression sur le gouvernement libéral afin qu’il révèle quand il commencerait à mettre à jour la législation en matière de transport, comme le suggère le rapport.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a déclaré que les libéraux consulteraient les autres ordres de gouvernement, les Premières Nations et les différentes parties intéressées concernant les conclusions du rapport et soumettraient ensuite des recommandations pour amender la loi.

M. Garneau a indiqué que les décisions relatives à ce dossier seraient annoncées plus tard cette année. «Alors, restez à l’écoute, ça s’en vient», a-t-il conclu.

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