«Exode» dans le réseau de garderies publiques, selon la CSN
Jeff Yates - Métro
Les compressions et la modulation des tarifs imposées par le gouvernement pénalisent à un tel point les services garderies en milieu familial et les Centres de la petite enfance (CPE) qu’il y a un «exode» vers le milieu des garderies commerciales, déplorent des représentants syndicaux.
À preuve, des listes d’attente pour des CPE ont disparu, et il y a quelque 900 places de disponibles au Québec dans des garderies subventionnées de 13 grandes villes du Québec, «du jamais vu en 20 ans de carrière», selon Lucie Longchamps, présidente du Syndicat des éducatrices et éducateurs en milieu familial de la région de Portneuf.
Cette dernière rajoute qu’un CPE de sa région a dû tenir une journée portes ouvertes pour attirer des clients, chose qui aurait été impensable il y a quelques années.
«C’est un exode frappant et clair depuis le 22 avril 2015, depuis la modulation des tarifs, et ça ne fait que s’accroitre depuis qu’il y a eu la hausse tarifaire. On craint un choc important au moment de faire les impôts, dans quelques semaines», a-t-elle affirmé.
C’est que certains parents d’enfants en garderie subventionnée pourraient se retrouver à devoir rembourser jusqu’à 2000$ au fisc, d’après elle, puisqu’une contribution leur sera réclamée avec leur déclaration d’impôts.
Selon Véronique De Sève, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), les coupes dans le réseau subventionné revient à favoriser tout simplement le réseau privé. «À l’époque, lorsque les parents d’un enfant en garderie commerciale recevaient un appel d’un CPE, ils se disaient ‘j’y vais tout de suite’. Là ce qu’on voit, c’est que c’est peut-être plus avantageux au niveau financer de rester en garderie commerciale», juge-t-elle.
La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de Québec-Chaudière-Appalaches, Louise Labrie, affirme quant à elle que le nombre de places en garderie privée a bondi de 3200% depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux, en 2003.
«Tout ce que le gouvernement fait en ce moment est au profit du privé», avance-t-elle.
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