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Québec doit se préparer à l’arrivée de la voiture autonome

Photo: Getty Images

La voiture autonome entraînera une révolution dans nos façons de se déplacer au cours des cinq à dix rochaines années, croit un experte en transport intelligent. Le Québec, qui est déjà en retard, doit commencer rapidement à s’y préparer, selon elle.

«En tant que société québécoise, on ne pourra pas dire non à cette technologique, a insisté jeudi la vice-présidente de la firme-conseil Marcon, Catherine Kargas. Est-ce qu’on va arrêter les camions à la frontière? Est-ce qu’on va dire aux touristes de New York d’embarquer dans un autre véhicule? On n’aura pas le choix.»

Mme Kargas était l’invitée du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Mtl), qui a organisé hier une table ronde sur le transport intelligent. Selon elle, les élus doivent s’intéresser au plus vite à la voiture autonome pour mieux cerner ses enjeux.

«Un moment donné, pour être concurrentiel, il faudra accepter ces technologies, a dit la conférencière. Soit on est l’importateur de la technologie, soit on s’y intéresse et on encourage nos entreprises spécialisées en technologies de l’information à développer de l’expertise.»

Le responsable des enjeux de transport au CRE-Mtl, Félix Gravel, croit que la voiture autonome, qui est «une solution porteuse» aux problèmes de mobilité, devrait faire l’objet de projets pilotes au Québec et même d’études sur le potentiel de récupération d’espaces de stationnement. «Il faut se projeter au-delà de l’horizon de notre réalité d’aujourd’hui», a-t-il dit.

«Uber, c’est minime par rapport à ce qui s’en vient et on est pas capable de dealer Uber.» -Catherine Kargas, vice-présidente de la firme-conseil Marcon

ACTU - Catherine Kargas
Catherine Kargas

L’un des enjeux de la voiture autonome touche les données de la mobilité qu’elle génèrera, d’après Catherine Kargas. «L’entreprise qui contrôlera les données contrôlera la mobilité», a-t-elle dit, précisant que les coûts globaux – tous les modes confondus – de la mobilité à l’échelle mondiale atteignent 5,3 billions $ par année. Les entreprises voudront ainsi leur par du gâteau, d’où la nécessité d’instaurer des mesures de contrôle.

«Si je fais affaires avec une entreprise qui est un agrégateur de données et un fournisseurs de mobilité, est-ce qu’elle a le droit de vendre les données à Starbucks – par exemple – pour qu’il communique avec moi quand je passe devant un Starbuck? demande Mme Kargas. Les données auront une valeur. En tant qu’utilisatrice, je veux être reconnue comme la propriétaire de ces données et, si je veux les partager, je veux que ce soit en échange d’une valeur.»

Des balises sur l’utilisation de la voiture autonome doivent aussi être envisagées par les gouvernements, d’après Catherine Kargas. «C’est la solution pour le premier et le dernier kilomètre, qui est l’un des problèmes de nos services de transport en commun», a-t-elle mentionné. Elle croit que la voiture autonome doit participer à définir la modalité de demain qu’elle souhaite «électrique», «partagée», «autonome», «durable» et «omnimodale».

«Envoyer [la voiture autonome] pour aller acheter une pinte de lait, ce n’est pas une bonne utilisation, a-t-elle dit. Si on surutilise la voiture autonome, nous allons vers une situation plus difficile qu’aujourd’hui.»

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