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Hausse de 0,7 pour cent des tarifs d'Hydro-Québec

MONTRÉAL – La facture d’électricité des clients résidentiels d’Hydro-Québec grimpera de 0,7 pour cent à compter du 1er avril, ce qui est inférieur à la hausse de 1,7 pour cent réclamée par la société d’État.

Dans sa décision de 270 pages, rendue publique mardi, la Régie de l’énergie revoit à la baisse certaines données avancées par Hydro-Québec dans sa demande.

«La Régie réduit les charges d’exploitation d’un montant de 30 millions $ par rapport à la demande d’Hydro-Québec, puisqu’elle les juge surestimées, notamment au chapitre des salaires de base, des services professionnels, les charges du Groupe Technologie et des interventions en efficacité énergétique», peut-on lire.

De plus, le tribunal réglementaire demande à la société d’État de poursuivre ses mesures d’efficience au cours des 12 prochains mois avec un objectif minimal de 1,5 pour cent.

En moyenne, cette décision de la Régie devrait faire grimper de 11 $ la facture annuelle d’une petite maison chauffée à l’électricité. Pour un logement, la hausse devrait être de 4,56 $ pour un an.

Initialement, la société d’État — qui a engrangé des profits de 3,15 milliards $ pour l’exercice 2015 — avait demandé une augmentation de 1,9 pour cent, avant de la réviser à 1,7 pour cent en décembre dernier.

Par voie de communiqué, Hydro-Québec a dit accueillir «favorablement» la décision de la Régie de l’énergie, qui «équivaut au tiers de la prévision de l’inflation».

«Cette décision s’inscrit en ligne droite avec l’engagement de l’entreprise de limiter les hausses tarifaires pour les prochaines années au niveau de l’inflation», fait-elle valoir.

Par ailleurs, les grands clients industriels vont bénéficier d’un gel du tarif L en 2016-2017, puisque la Régie refuse la demande d’augmentation d’un pour cent demandée par Hydro-Québec.

Toutefois, en tranchant de la sorte, le tribunal réglementaire prive les clients résidentiels québécois d’une baisse tarifaire de 1,2 pour cent, déplore l’Union des consommateurs.

«Cette clientèle aurait eu besoin d’une baisse tarifaire pour récupérer le terrain perdu ces dernières années, affirme son analyste en énergie, Marc-Olivier Moisan-Plante. On a eu trois années où les hausses ont été largement plus élevées que l’inflation.»

De 2013 à 2015, la Régie a donné le feu vert à des augmentations tarifaires de 2,4 pour cent, 4,3 pour cent ainsi que 2,9 pour cent pour les ménages québécois.

Selon l’Union des consommateurs, en tenant compte de la nouvelle hausse de 0,7 pour cent, les augmentations cumulatives depuis 2013 atteignent 11 pour cent, ce qui représente le double de l’inflation au cours de cette même période.

«On espère que la Régie va se reprendre l’an prochain, a dit M. Moisan-Plante. Les grandes industries, comme les alumineries, ont déjà des contrats spéciaux. On s’interroge sur la justesse de toujours vouloir baisser les tarifs afin de soutenir les industries.»

Néanmoins, celui-ci a salué la «bonne analyse» du tribunal réglementaire, surtout au chapitre des charges d’exploitation d’Hydro-Québec ainsi que la date d’application des frais d’administration sur les factures en retard de paiement.

«La société d’État avait l’habitude de facturer à partir de la date d’émission de la facture, rappelle l’analyste de l’Union des consommateurs. Dorénavant, cela se fera à la date d’échéance. Puisque les gens ont 21 jours pour payer, cela réduira la période où des intérêts pourront être facturés.»

En 2015, près de 330 000 ménages ont dû prendre une entente de paiement avec Hydro-Québec, estime l’organisme de défense des droits des consommateurs.

M. Moisan-Plante croit cependant que l’entrée en vigueur de cette mesure devrait se faire immédiatement plutôt que le 1er avril 2017, tel qu’indiqué dans la décision de la Régie de l’énergie.

Parmi les autres faits saillants, le tribunal réglementaire ne retient pas la proposition visant à créer un tarif distinct pour la clientèle agricole d’Hydro-Québec.

La Régie demande aussi à la société d’État de se pencher sur une proposition visant à répondre à la progression du «nombre grandissant» de véhicules électriques au Québec.

Actuellement, quelque 8500 véhicules électriques ou hybrides rechargeables circulent sur les routes de la province, selon ce qu’a indiqué le mois dernier le ministre des Transports, Jacques Daoust.

Cela est loin de la cible de 100 000 véhicules électriques ou hybrides rechargeables que Québec souhaite avoir sur ses routes d’ici 2020.

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