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Itinérance: un fonds d'urgence de 10 M $ réclamé

MONTRÉAL – Le nombre de personnes qui se retrouvent dans la rue risque de grimper dès le 31 mars sans la création d’un fonds d’urgence d’au moins 10 millions $ par le gouvernement du Québec, craignent le Parti québécois, le Bloc québécois ainsi que des organismes communautaires.

Dans le cadre des changements apportés à la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI), ces organismes ont affirmé, lundi, en conférence de presse, que le gouvernement fédéral amputera une importante partie de leur financement.

Sous le règne de Stephen Harper, ce programme avait été complètement révisé pour accorder la priorité au modèle «Logement d’abord», une approche visant à trouver un logement pour les personnes en situation d’itinérance chronique.

Cela a eu pour effet de recentrer la moitié des 19,6 millions $ octroyés au Québec dans le cadre de la SPLI, a déploré le porte-parole péquiste en matière de services sociaux, Jean-François Lisée.

Avant l’entrée en vigueur des changements, le Québec pouvait gérer cette somme de façon autonome.

Accompagné de sa collègue Carole Poirier et de la députée bloquiste Monique Pauzé, M. Lisée a exhorté le gouvernement Couillard à interpeller le gouvernement de Justin Trudeau afin de lui rappeler son engagement à renégocier les modalités de la SPLI.

«L’action du gouvernement libéral québécois sur l’itinérance, en ce moment, c’est une machine à créer de l’itinérance, a-t-il dit. À compter du 1er avril, il y aura davantage d’itinérants dans les rues du Québec à cause d’eux.»

À terme, le PQ, le Bloc et les organismes communautaires présents à la conférence de presse ont également demandé une indexation de la SPLI à 30 millions $.

Sans un soutien d’urgence d’ici le 31 mars, le Foyer de jeunes travailleurs et travailleuses de Montréal (FJTTM) devra fermer huit de ses 19 chambres et retourner 16 jeunes dans la rue, a déploré sa directrice générale, Jacinthe McCabe.

«Avec la perte de la SPLI, nous perdons un intervenant, a-t-elle expliqué. L’an prochain, sans aide d’urgence, on devra fermer le reste des chambres. Avec un intervenant, on ne pourra pas offrir un service de qualité.»

Plus tôt ce mois-ci, le Réseau solidarité itinérance du Québec avait également demandé au gouvernement Trudeau de revoir la stratégie de lutte contre l’itinérance imposée par le précédent gouvernement conservateur.

L’organisme en arrivait également à la conclusion que le changement de cap conduira à la fermeture totale ou partielle de plusieurs services ou programmes destinés aux personnes itinérantes, qui ne correspondent pas au modèle «Logement d’abord».

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