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Réfugiés: 6 M$ pour rénover les bases militaires

Immigration Minister John McCallum holds a news conference to update the Syrian refugee situation, in Ottawa, Wednesday, December 23, 2015. McCallum says the government will have identified the 10,000 refugees who will be on Canadian soil in the coming months, but not all will be in the air by the end of December. THE CANADIAN PRESS/Fred Chartrand Photo: Fred Chartrand / La Presse canadienne

OTTAWA – La rénovation des bases militaires pour permettre l’hébergement temporaire des réfugiés syriens a coûté 6 millions $, même si les réfugiés n’y ont finalement jamais été logés.

Pour la base de Valcartier uniquement, le coût de l’opération s’est élevé à 2,82 millions $.

Dans un document déposé en Chambre la semaine dernière en réponse à une question du député conservateur manitobain James Bezan, la Défense a dévoilé la facture pour rénover et adapter pour l’hiver les logements de six bases militaires au pays.

Ottawa avait décidé de revamper ces bases pour permettre à des familles syriennes de s’y établir de façon temporaire, pendant quelques semaines. Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum, a toujours soutenu qu’il s’agissait d’une solution de dernier recours, préférant loger les nouveaux venus ailleurs, notamment dans des hôtels.

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, juge que, même si les bases n’ont finalement pas été utilisées, leur rénovation était somme toute de l’argent bien dépensé.

«Il était essentiel que nous ayons le logement nécessaire sur place pour nous occuper de gens qui ont déjà dû faire face à l’adversité dans leur pays, déchiré par la guerre», a-t-il affirmé en conférence de presse téléphonique depuis l’Ukraine.

Sans oublier que ces améliorations profiteront désormais aux Forces canadiennes. «Ces logements sont constamment utilisés par nos troupes, pour l’entraînement, pour les exercices», a-t-il ajouté.

Compte tenu de l’afflux de réfugiés en début d’année, le recours aux bases militaires semblait pratiquement incontournable au mois de février. Avec une capacité d’accueil de 6159 places, elles n’ont finalement jamais servi.

Le gouvernement de Justin Trudeau s’était engagé à accueillir 25 000 réfugiés syriens avant la fin du mois de février, une promesse qu’il a remplie. Le nombre de Syriens qui a foulé le sol canadien depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux s’élève actuellement à 26 176.

Des six bases rénovées, c’est Valcartier qui a bénéficié de la plus importante injection d’argent. Selon les documents, les 2,82 millions $ investis ont servi à préparer pour l’hiver 10 bâtiments, construire 31 petites unités et moderniser les systèmes électriques.

Une somme similaire a été dépensée à Borden, en Ontario, soit 2,64 millions $, notamment pour l’isolation des planchers, la mise en place d’un système de chauffage dans les buanderies, l’amélioration de l’accès aux toilettes et aux douches, et l’installation de clôtures et de caméras de sécurité.

Dans les autres bases militaires ontariennes de Kingston, Trenton et Meaford, les montants investis ont été respectivement de 400 000$, 257 000 $ et 255 000 $. Aucune rénovation n’a été nécessaire à Petawawa.

Par ailleurs, afin de permettre l’accueil éventuel des réfugiés, 370 militaires de Kingston ont été relocalisés, ainsi que 10 de Valcartier.

Pour le député conservateur Pierre Paul-Hus, ces relocalisations — tout comme les dépenses de 6 millions $ — auraient pu être évitées si le gouvernement n’avait pas été aussi empressé à atteindre son objectif d’accueil.

«Le point majeur là-dedans, c’est de faire dépenser de l’argent des contribuables canadiens pour une urgence qui finalement, si ça avait été bien géré dès le départ, n’aurait pas été nécessaire», a-t-il soutenu en entrevue téléphonique.

Il s’inquiète aussi que les 700 millions $ prévus par le ministre McCallum pour l’arrivée des 25 000 réfugiés syriens excluent le sommes engagées par la Défense. Il craint désormais de voir le montant total de la facture.

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