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Un Ontarien malade veut mourir par injection létale

Photo: Getty Images

TORONTO – Un patient ontarien de 80 ans en phase terminale qui espère obtenir jeudi du tribunal l’accès à l’aide médicale à mourir souhaiterait suivre le protocole élaboré au Québec.

Dans son «arrêt Carter», la Cour suprême du Canada a invalidé l’an dernier la disposition du Code criminel qui interdisait l’aide médicale à mourir au pays, et a forcé le gouvernement fédéral à modifier sa loi — d’ici juin. En attendant, un malade qui souhaite obtenir l’aide médicale à mourir doit demander à la Cour supérieure de sa province une exemption constitutionnelle. Cette démarche judiciaire n’est pas requise au Québec, qui a adopté sa propre loi, entrée en vigueur en décembre.

Si la Cour supérieure de l’Ontario accorde au patient ontarien son exemption, jeudi, un hématologue s’est déjà dit prêt à l’aider à mourir en suivant le protocole québécois, révèlent des documents judiciaires.

Selon ce protocole, l’aide médicale à mourir se déroule en trois temps: on administre d’abord un médicament pour réduire l’anxiété et la souffrance du patient, puis un deuxième médicament pour le plonger dans un coma profond, et enfin un bloqueur neuromusculaire, qui provoque un arrêt respiratoire et cardiaque. Le patient peut évidemment revenir sur sa décision à tout moment.

Dans une déclaration sous serment déposée en cour, l’octogénaire ontarien, marié et grand-père, assure qu’il comprend parfaitement les conséquences de sa décision, qu’il a mené une existence « merveilleuse et passionnante» et qu’il en a pleinement profité. Mais on lui a découvert un lymphome en 2012 et il est actuellement cloué au lit dans des douleurs atroces.

Ses proches, ses médecins et un psychiatre témoignent tous de sa lucidité et le soutiennent dans sa décision, qu’il a prise seul, soutient l’octogénaire, que l’on ne peut identifier en vertu d’une ordonnance de non-publication qui touche aussi ses proches et le personnel soignant.

Le gouvernement fédéral et celui de l’Ontario ont tous deux confirmé à La Presse Canadienne qu’ils ne s’opposeraient pas à la décision du patient.

Mardi, une personne gravement malade au Manitoba a obtenu du tribunal la permission d’abréger ses souffrances grâce à l’aide médicale à mourir. Personne ne s’est opposé à sa requête.

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