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Couillard invite les militants à réfléchir

QUÉBEC – Le premier ministre Philippe Couillard a invité les militants libéraux, mardi, à tirer des enseignements des «accusations sérieuses» portées contre des personnes associées au Parti libéral du Québec.

Dans une lettre ouverte à ses militants, M. Couillard prend acte des événements de la semaine dernière, marqués par l’arrestation de l’ex-vice-première ministre libérale Nathalie Normandeau.

«Nous avons tous été interpellés, peinés aussi par les événements des derniers jours, écrit-il. Des personnes associées à notre parti font face à des accusations sérieuses.»

Rappelant les valeurs du PLQ, M. Couillard a souligné l’ancrage de sa formation dans l’histoire politique canadienne, pour aller «vers plus de développements, plus de liberté, plus d’inclusion et plus de justice».

M. Couillard insiste également sur les gestes posés par les libéraux, de 2009 à 2012, afin de resserrer règles entourant le financement des partis politiques.

Mme Normandeau et l’ex-ministre et organisateur libéral Marc-Yvan Côté font partie des sept personnes, dont deux employés de circonscriptions péquistes, arrêtées jeudi par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

Tout en soulignant que le PLQ n’est pas le seul visé par les opérations policières et les recommandations de la Commission Charbonneau, M. Couillard a enjoint ses membres à ne pas occulter la situation.

«Cela ne doit surtout pas nous dispenser de bien réfléchir à ces événements et d’en tirer les enseignements qui nous concernent, écrit-il. Nous sommes membres ou sympathisants du Parti libéral du Québec, une grande formation politique aussi ancienne que le pays lui-même et dépositaire d’une de ses plus nobles traditions démocratiques.»

Lors d’un point de presse, mardi à l’Assemblée nationale, M. Couillard ne s’est pas avancé sur les gestes qui pourraient être posés par son gouvernement pour rassurer la population.

«Est-ce qu’il y a autre chose à faire? Il y a déjà beaucoup qui a été fait, forcément des pouvoirs du DGE, les limites de contributions, je pense qu’il faut le reconnaître, prendre acte que c’est une autre époque maintenant», a-t-il dit.

En Chambre, les partis de l’opposition ont critiqué les compressions de 5 millions $ décidées dans le dernier budget par le gouvernement à la Direction des poursuites criminelles et pénales, alors que l’UPAC continue ses enquêtes.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a soutenu que l’effectif des procureurs de la Couronne était maintenu dans cette restructuration qui est accompagnée d’une hausse de leurs salaires.

«L’organisation, l’automne dernier, s’est restructurée, a-t-elle dit. Et restructuré pourquoi? Restructuré par souci d’efficacité, par souci d’efficience. On a mis ensemble des forces vives du Directeur des poursuites criminelles et pénales pour assurer un meilleur soutien, notamment aux équipes telles que celle de l’UPAC.»

La députée péquiste Véronique Hivon a estimé que ces compressions réduiront le soutien aux procureurs dans l’administration de la justice.

«Quand on prétend vouloir lutter contre la corruption, il me semble que la première chose qu’on fait, c’est de ne pas couper contre ceux qui luttent contre la corruption, c’est de ne pas les couper et de les affaiblir», a-t-elle dit.

La Coalition avenir Québec a réclamé une prolongation du délai de prescription prévu dans la Loi électorale, qui est actuellement de cinq ans, pour le faire remonter jusqu’à 1996.

Selon la députée Nathalie Roy, une grande partie des 7,3 millions $ perçus par le PLQ grâce à des stratagèmes illégaux, entre 2006 et 2011, resteront dans les coffres de la formation politique.

«Le premier ministre nous répond qu’il attendra les poursuites du DGEQ pour rembourser, a-t-elle dit. Mais il sait très, très bien que le DGEQ ne peut pas remonter plus de cinq ans en arrière, ce qui signifie que le PLQ n’aurait presque rien à rembourser.»

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a affirmé mardi que la cible de financement des députés et ministres avait été revue à la baisse pour l’année en cours, soit entre 5000 $ et 10 000 $, alors qu’elle était de 15 000 $ l’an dernier.

Au moment où Jean Charest était premier ministre, les ministres libéraux, dont Nathalie Normandeau arrêtée la semaine dernière, avaient des objectifs de 100 000 $ par année.

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