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La FAE approuve l'entente par un vote divisé

MONTRÉAL – C’est par un vote divisé de cinq syndicats contre trois que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a finalement accepté l’entente de principe qui était intervenue avec Québec.

En vertu des statuts de la FAE, pour être entérinée, l’entente devait obtenir une double majorité, soit une majorité des huit syndicats de la FAE représentant une majorité de ses 34 000 membres — ce qu’elle a obtenu. Au final, le taux d’acceptation est de «près de 70 pour cent».

Au cours d’une rencontre avec la presse, mercredi à Montréal, pour livrer ces résultats, le président de la FAE, Sylvain Mallette, n’a pas caché une certaine amertume, bien qu’il se soit aussi dit fier de la mobilisation de ses membres et des parents dans le cadre de cette négociation.

À mots couverts, il a écorché l’entente de principe qui a été négociée par le front commun intersyndical — duquel la FAE ne faisait pas partie. Il continue de croire que cette entente appauvrit ses membres.

Il justifie son impression d’appauvrissement par le fait qu’il voulait aussi négocier un rattrapage de salaire pour ses membres pour la période 2004-2014, puisqu’à cette époque, les hausses avaient été inférieures à l’inflation. De plus, il rappelle qu’au départ, la question de la relativité salariale n’était pas censée faire partie de la négociation des conventions collectives des secteurs public et parapublic et qu’elle a fini par y être entremêlée.

M. Mallette n’a pas caché son insatisfaction devant le fait que le gouvernement avait réussi, avec la FAE, à maintenir les paramètres salariaux qu’il s’était donnés avec le front commun. Et là encore, à mots couverts, il a écorché le front commun intersyndical qui n’a pas su, selon lui, profiter de la mobilisation sans précédent pour pousser le gouvernement à sortir de son cadre financier.

«Il faut le reconnaître: le gouvernement a respecté son plan de match. On aura donc, pas uniquement comme organisation syndicale, mais comme mouvement syndical, on à se poser des questions. On était face à une mobilisation historique, sans précédent, les gens étaient dans la rue, les citoyens appuyaient les luttes que nous menions. Et le gouvernement s’est donné un cadre financier et au final, il a respecté son cadre financier. Le mouvement syndical aura à se poser des questions», a tonné M. Mallette.

Il se félicite cependant des gains obtenus par sa fédération à sa table sectorielle, c’est-à-dire sur les conditions autres que les salaires et le régime de retraite.

«Nous avons fait la différence sur le plan sectoriel, sur nos conditions de travail, mais sur le plan salarial, nous restons insatisfaits», a-t-il jugé.

Entre autres, la FAE affirme avoir obtenu l’ajout de 250 postes réguliers à l’éducation des adultes et à la formation professionnelle, ce qui permettra à des enseignants à statut précaire d’obtenir une sécurité d’emploi.

De même, le nombre moyen et le nombre maximal d’élèves par classe dans les maternelles 5 ans et 4 ans a été abaissé d’un élève, notamment dans les milieux défavorisés.

Aussi, une somme de 30 millions $ a été ajoutée pour les services aux élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage ou handicapés.

L’entente de principe conclue avec le front commun intersyndical prévoit le versement d’un montant forfaitaire de 500 $ équivalant à environ 1 pour cent en 2015, puis une augmentation de 1,5 pour cent en 2016, de 1,75 pour cent en 2017 et de 2 pour cent en 2018.

Pour la dernière année de la convention collective, Québec doit verser un autre montant forfaitaire d’environ 250 $, soit environ 0,5 pour cent, auquel il faut ajouter en moyenne 2,4 pour cent pour les paiements de relativité salariale.

À Québec, le président du Conseil du trésor, Sam Hamad, s’est dit heureux de cette approbation de l’entente de principe par la FAE. «C’est une entente qui est bonne pour les deux parties. Ça nous donne une prévisibilité, ce qui permet de mieux contrôler les dépenses», a-t-il conclu.

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