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Dion remet en doute la nomination de Michael Lynk

Minister of Foreign Affairs Stephane Dion speaks during a conference on foreign affairs in Ottawa on Thursday, Jan. 28, 2016. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick/THE CANADIAN PRESS

LONDON, Ont. – Le ministre des Affaires étrangères du Canada remet en question la nomination d’un universitaire canadien à un poste prestigieux des Nations unies.

Stéphane Dion demande au Conseil des droits de l’homme des Nations unies de reconsidérer la nomination du professeur de droit de l’Université Western en Ontario, Michael Lynk, qui a été désigné «Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967». Le ministre a fait cette requête sur son compte Twitter, vendredi.

Le message fait suite à des critiques soulevées par des organisations juives et l’opposition conservatrice à Ottawa, qui a accusé l’universitaire d’avoir un biais défavorable et de longue date à l’égard d’Israël.

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a condamné jeudi la nomination M. Lynk, soulignant qu’il est «profondément impliqué dans l’activisme anti-Israël au Canada» — des propos repris par le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Tony Clement.

M. Dion a ajouté sur Twitter qu’il était «nécessaire de s’assurer que le Rapporteur spécial (avait) le rendement antérieur pour faire avancer la paix dans la région».

Le bureau du ministre a précisé qu’il était préoccupé par des commentaires formulés par M. Lynk, ajoutant que l’universitaire avait probablement lui-même soumis sa candidature pour le poste. Ce n’est pas le gouvernement qui choisit les candidats, a-t-on indiqué.

«Tout le monde peut appliquer directement à l’ONU; ce candidat n’a pas été proposé par le Canada et il ne représente pas les opinions de ce gouvernement», a écrit le bureau du ministre par courriel.

L’ambassadeur du Canada à l’ONU a dit clairement que les Nations unies devraient sélectionner une personne «professionnelle, neutre et crédible», a rappelé le bureau du ministre dans son message.

M. Lynk n’a pas immédiatement répondu à un courriel de La Presse Canadienne concernant les inquiétudes du ministre.

Il avait dit jeudi qu’il comprenait que sa nomination puisse susciter la controverse, mais il a soutenu que ses écrits et ses opinions avaient été dénaturés. M. Lynk a mentionné qu’il serait heureux de discuter davantage de ses prises de position lorsqu’il se sera entendu avec l’ONU sur les détails entourant le poste.

Il s’est toutefois dit ravi d’avoir été choisi pour occuper ce poste et il a assuré qu’il mènerait ses fonctions en toute impartialité et en tout respect du droit international.

M. Clement a demandé au premier ministre Justin Trudeau de bloquer la nomination de Michael Lynk. «M. Lynk a joué un rôle clé dans le Canadian Palestinian Education Exchange, un groupe qui fait la promotion d’événements comme la « Semaine contre l’apartheid israélien » (et il a) prononcé des allocutions à des conférences du mouvement One State, qui vise l’élimination d’Israël», a-t-il dénoncé dans un communiqué.

Selon le site Internet de l’ONU, le rapporteur spécial a pour mission d’enquêter sur la situation des droits de la personne dans un pays spécifique ou sur un thème spécifique lié à cet enjeu. Les rapporteurs ne sont pas rémunérés et ils ne sont pas considérés comme des employés de l’ONU.

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