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Sécurité nucléaire: le Canada verse 42 M $

WASHINGTON – Les dirigeants politiques ont visionné le déroulement hypothétique d’une attaque terroriste nucléaire, vendredi, alors qu’ils mettaient fin à un sommet de deux jours à Washington pour s’assurer qu’un tel événement ne se produise jamais.

Plus de 50 pays ont pris des engagements pour améliorer la sécurité nucléaire, dont le Canada, qui a promis de verser 42 millions $ pour contribuer à l’effort international.

Le sommet est l’un des quatre derniers organisés sous la présidence de Barack Obama. Il a fait de cet enjeu une priorité alors que des groupes extrémistes, dont Al-Qaïda, ont laissé entendre qu’ils voulaient se procurer des armes nucléaires.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé que la communauté internationale devrait poursuivre le travail de M. Obama lorsqu’il quittera son poste, en janvier 2017.

«Les risques liés à la possibilité que des groupes terroristes aient accès à du matériel nucléaire ne se limitent pas à un pays. Le défi sera certainement dans les prochaines années, nous devons nous assurer que nous continuons ces efforts», a-t-il affirmé.

Justin Trudeau a fait cette annonce, vendredi, à l’extérieur du lieu de rencontre, avant qu’il ne rejoigne ses homologues pour regarder la vidéo et discuter de ce scénario.

Les fonds canadiens seront distribués à différents endroits. Ils serviront à aider des pays à entreposer les matériaux nucléaires, dont l’Ukraine, la Thaïlande et l’Égypte. De plus, de la formation et de l’équipement seront fournis au Mexique, au Pérou, en Jordanie et en Colombie.

L’argent canadien sera également investi dans des organisations telles que l’Agence internationale de l’énergie atomique et Interpol.

Les sommets organisés par Barack Obama ont amené plusieurs changements dans les dernières années. Mais certains pays organisateurs de l’événement reconnaissent que beaucoup de travail reste à faire — le plus grand détenteur d’armes nucléaires dans le monde, la Russie, n’a même pas participé au sommet alors que les tensions sont vives avec les États-Unis.

M. Obama a ouvert la rencontre en répétant la citation du scientifique Albert Einstein qu’il avait prononcée au premier sommet, en 2010: que la découverte du pouvoir atomique avait tout changé et qu’un nouveau paradigme était essentiel pour assurer la survie de l’humanité.

Il a affirmé que les sommets des dernières années avaient mené à 260 engagements de pays — dont les trois quarts ont été respectés. Plus d’une douzaine de pays se sont départis complètement de leur uranium hautement enrichi, tandis que d’autres ont amélioré la protection de la matière et les procédures sécuritaires les entourant.

Aucun groupe terroriste n’a encore mis la main sur l’arme nucléaire. Mais certains ont essayé. Al-Qaïda a activement tenté de se procurer ces armes, selon M. Obama. Par ailleurs, des sympathisants du groupe armé État islamique se sont montrés intéressés aux sites nucléaires en Belgique; certains anciens employés ont quitté le pays pour combattre en Syrie et un homme lié aux attentats du 13 novembre à Paris surveillait un employé d’une centrale nucléaire.

«Il n’y a aucun doute que si ces fous avaient en leurs mains une bombe nucléaire ou du matériel nucléaire, ils l’utiliseraient pour tuer le plus grand nombre de personnes innocentes», a-t-il déclaré.

«Cela changerait le monde. Nous ne pouvons pas être complaisants», a-t-il tranché.

Il reste quelque 2000 tonnes de matériel nucléaire dans le monde, selon M. Obama, et il n’est pas bien protégé partout. M. Obama a dit que les États-Unis pourraient fournir une description détaillée de leurs mesures de sécurité pour servir d’exemple aux autres pays et ils pourraient rendre public un inventaire de leurs réserves en uranium hautement enrichi.

Le Canada a généralement reçu des bonnes notes quant à sa protection des matériaux nucléaires. Il a fini troisième sur une liste de 24 pays réalisée par l’Initiative contre la menace nucléaire.

Il demeure toutefois dans la moyenne lorsqu’il est question de l’étalement des matériaux au pays. Selon une experte, une bombe — surnommée «bombe sale» — pourrait être construite à partir de matériel entreposé à plusieurs endroits non sécurisés, dont des hôpitaux, des centres médicaux et des universités.

«C’est une idée effrayante. Si un groupe terroriste avait accès à ce matériel, il pourrait faire exploser cette bombe sale dans une ville. Cela laisserait plusieurs quartiers d’une ville potentiellement inhabitables», a expliqué Samantha Pitts-Kiefer, de l’Initiative contre la menace nucléaire.

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