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Sam Hamad quitte «temporairement» le conseil

Quebec Treasury Board president Sam Hamad responds to reporters questions before entering a party caucus meeting, Tuesday, March 8, 2016 at the legislature in Quebec City. Hamad says he is temporarily leaving his duties as a cabinet minister while he is being investigated by the province's ethics commissioner. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS

MONTRÉAL – Le président du Conseil du trésor Sam Hamad quitte temporairement le conseil des ministres, a annoncé le premier ministre Philippe Couillard, samedi.

À sa sortie des funérailles de Claire Kirkland Casgrain, M. Couillard a déclaré que son ministre avait lui-même choisi de se retirer temporairement de ses fonctions pendant la durée de l’enquête du Commissaire à l’éthique et à la déontologie.

Il a précisé que M. Hamad «conserve son statut», mais qu’il ne siégerait pas au Conseil des ministres le temps que le Commissaire fasse la lumière sur les allégations de l’émission «Enquête».

M. Couillard a précisé que la situation de M. Hamad serait comparable à un ministre qui prend un congé de maladie «parce qu’il n’est pas coupable de quoi que ce soit».

Plus tard samedi, par communiqué, le premier ministre a précisé que les «pouvoirs, devoirs et attributions» du ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes ainsi que président du Conseil du trésor étaient conférés temporairement au ministre des Finances, Carlos Leitao. Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, assumera pour sa part le rôle de ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.

«Enquête» a révélé jeudi dernier que le ministre du Développement économique à l’époque, Sam Hamad, et l’ex-ministre et ancien collecteur de fonds libéral Marc-Yvan Côté dans auraient pu influencer l’octroi d’une subvention à une entreprise de Rivière-du-Loup, Premier Tech, en mai 2012. Pressé par l’opposition et à la demande de M. Hamad, le Commissaire a déclenché une enquête sur le sujet, vendredi.

Le premier ministre Couillard ne semble pas avoir été ébranlé par les allégations, réitérant sa confiance envers son ministre. «J’ai regardé le cas de cette entreprise et l’aide financière qu’elle a reçue et franchement, il n’y a pas un gouvernement qui n’aurait pas procédé à cette aide-là», a-t-il tranché.

Dans un communiqué publié tout juste après l’annonce du premier ministre, Sam Hamad a une fois de plus défendu son intégrité, ajoutant qu’il n’avait fait que son travail de ministre «en travaillant à soutenir une entreprise québécoise».

«Par respect pour la charge publique que j’occupe, par respect pour nos institutions et afin d’éviter toute distraction à la poursuite du mandat gouvernemental, j’ai offert au premier ministre de ne plus assumer mes fonctions pendant la vérification du Commissaire», a-t-il expliqué.

L’opposition reste sur sa faim

Les chefs de l’opposition qui étaient également aux funérailles de Mme Kirkland-Casgrain croient que M. Couillard aurait dû aller plus loin.

«C’était la seule et unique décision qui devait être prise. Ce qui est quand même surprenant, c’est que ça a pris 48 heures pour que cette décision soit prise», a soutenu le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau. Il croit toutefois que M. Hamad aurait dû se retirer complètement du caucus libéral.

François Bonnardel, de la Coalition avenir Québec (CAQ), considère pour sa part que M. Couillard a «banalisé» la situation en attendant si longtemps avant de réagir.

«C’est une sorte de « jemenfoutisme » de sortir un samedi après-midi, bon, malheureusement, de funérailles, et de dire « j’ai comme pas le choix, je vais aller réitérer ma confiance en Sam Hamad »», a-t-il lâché en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

M. Bonnardel a affirmé que M. Hamad aurait dû se retirer du caucus comme l’avait fait l’ancien ministre de la Famille, Tony Tomassi.

M. Tomassi avait à l’époque été exclu du caucus alors qu’une enquête de la Sûreté du Québec avait été lancée sur son utilisation à des fins personnelles d’une carte de crédit de la firme BCIA quand il était député. Il avait démissionné en tant que député en 2012 et reconnu coupable d’accusations d’abus de confiance et de fraude envers le gouvernement en 2014.

La CAQ croit également que le Directeur général des élections devrait s’impliquer dans le dossier pour déterminer les montants qu’avait amassé Marc-Yvan Côté pour les libéraux, que le parti pourrait ensuite rembourser.

La coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, estime qu’il s’agit d’un «début de bonne décision».

«Il va falloir aller plus loin (…) M. Couillard est un peu rapide à donner sa confiance, il me semble que M. Couillard devrait être ébranlé», a lancé Mme David à sa sortie de l’église Marie-Reine-du-Monde.

«J’invite M. Couillard très sérieusement à regarder l’ensemble du comportement de ses ministres, surtout ceux qui étaient là dans les années 1990-2000, peut-être que M. Couillard aimerait mieux ne pas avoir d’autres grosses surprises. Je pense qu’il y a un ménage à faire», a-t-elle ajouté.

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