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Le registre québécois des armes à feu, une question de sécurité?

Zacharie Goudreault - Métro

Le projet de loi 64 sur le registre québécois des armes à feu, qui a été débattu mardi en commission parlementaire, crée de fortes divisions au sein de la population. L’immatriculation des armes à feu assurerait-elle la sécurité de la population?

Véronique De Sève, la vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Véronique De SèveDepuis de nombreuses années, on réclame un registre québécois des armes à feu. Je crois que ça diminuerait le nombre de suicides par balle en plus de favoriser la sécurité au travail. Il suffit de penser aux ambulanciers et aux policiers, qui doivent souvent intervenir auprès de personnes en crise. L’immatriculation des armes, ça rendrait leur travail plus sécuritaire.

Malgré les conséquences économiques, ça vaut la peine d’investir dans un registre des armes à feu, surtout quand on sait que les femmes sont les principales victimes d’homicides en contexte conjugal.

De plus, si on a notre propre registre, les propriétaires d’armes à feu vont se responsabiliser. Ils vont enregistrer leurs armes, ce qui va permettre de lutter contre le marché noir.

On espère aussi que ce registre entraînera la vérification systématique des antécédents criminels des acheteurs d’armes à feu afin d’éviter que celles-ci ne tombent dans des mains criminelles.

Bien sûr, en ce moment, ce projet de loi ne plaît pas à tout le monde, mais en fin de compte, ça va être positif pour notre société.

«On ne vérifie pas à qui on vend notre arme actuellement. Il y a un certain laxisme de ce côté-là.» -Véronique De Sève

Guy Morin, le vice-président du collectif Tous contre un registre québécois des armes à feu

Guy Morin armes à feuCe registre ne donne absolument rien. D’ailleurs, il pourrait nous coûter beaucoup plus cher que prévu. Quand le gouvernement nous dit que ça va coûter environ 22M$, c’est très approximatif. De notre côté, on prédit plutôt une facture de 100M$ sur un horizon de trois ou quatre années.

Pour ce qui est des questions de sécurité, on cherche encore la personne qui a échappé à la mort grâce à l’ancien registre [canadien des armes à feu). Il n’y a aucune étude qui démontre ça. De toute façon, je connais plusieurs personnes qui n’enregistreront pas leurs armes même si le projet de loi est adopté.

Je crois donc que la meilleure option serait d’investir davantage dans l’aide offerte aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale. La cause première des suicides par arme à feu, ce sont les problèmes de santé mentale.

«Dans tous les cas, un criminel ne peut pas avoir un permis de chasse. S’il veut obtenir une arme à feu, il va aller sur le marché noir.» -Guy Morin

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