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GES au Canada: d'autres hausses possibles

OTTAWA – Les émissions de gaz à effet de serre pourraient bien grimper encore cette année au Canada, admet la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna.

À la sortie d’une rencontre de comité, elle a signalé que les mesures de réduction des GES mises de l’avant par le gouvernement libéral auront surtout des effets à long terme. Dans un avenir rapproché, plusieurs éléments pourraient influencer les émissions, à commencer par l’état du marché, a noté la ministre.

«Ça va prendre du temps pour voir un changement, mais ça va dépendre aussi du marché. Il y a beaucoup de facteurs qui jouent un rôle dans le court terme», a indiqué Mme McKenna, mardi.

Conséquence: il est «difficile» de prévoir la trajectoire des émissions pour cette année.

Lundi, un nouveau rapport gouvernemental indiquait que les émissions de GES avaient continué d’augmenter au Canada en 2014, avec une hausse de 20 pour cent par rapport aux niveaux de 1990. Les secteurs du pétrole, du gaz et des mines sont les principaux responsables de cette croissance.

Récemment, le secteur des sables bitumineux de l’Ouest a toutefois encaissé de durs coups, avec la chute du prix du pétrole.

Mme McKenna a insisté sur le fait que son rôle est d’élaborer «un plan pour atteindre ou surpasser notre cible de 2030». Le Canada s’est engagé à réduire de 30 pour cent ses émissions de GES d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005.

Pour le néo-démocrate Nathan Cullen, le gouvernement de Justin Trudeau n’agit pas assez vite dans le dossier. En comité, il a demandé à Mme McKenna quand pouvait-on s’attendre à voir les émissions de GES diminuer. La ministre n’a pu répondre précisément.

«J’espère dès que possible. Nous avons eu un gouvernement, au cours des derniers 10 ans, qui n’a pas fait les investissements nécessaires ou envoyé les signaux nécessaires au marché. On ne peut pas changer la courbe du jour au lendemain», a-t-elle noté.

Cette réponse n’a pas semblé satisfaisante aux yeux du député néo-démocrate. «Les résultats sont importants. Pas seulement les mots, les discours, les selfies. C’est l’action. Et (…) maintenant, la direction n’est pas très bonne, c’est ça la réalité», a insisté M. Cullen à la sortie du comité.

Cibles

Le premier ministre Justin Trudeau se rendra plus tard cette semaine au siège des Nations unies, à New York, pour signer officiellement l’accord sur les changements climatiques conclu à Paris en décembre. Les États signataires se sont entendus pour garder la hausse des températures mondiales «bien en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels».

Or, avec les objectifs de réduction de GES déposés par l’ensemble des pays, la planète se dirige vers une augmentation catastrophique de 3,7 degrés Celsius, a rappelé la chef du Parti vert, Elizabeth May.

Pas question pour autant de changer de cible précipitamment, a répliqué Mme McKenna.

«Ne vous méprenez pas: le gouvernement fera preuve de leadership là-dessus. Mais il n’y a aucun intérêt à mettre de l’avant une nouvelle cible pour dire « regardez, nous sommes fantastiques, nous avons une cible ambitieuse » et, encore une fois, n’avoir aucun plan pour l’atteindre», a-t-elle illustré.

Mme McKenna a déjà dit que la cible canadienne — fixée par les conservateurs de Stephen Harper à l’époque où ils étaient au pouvoir — était un plancher, pas un plafond.

Site Web

Lors de ce comité, la ministre McKenna a par ailleurs annoncé qu’elle lançait jeudi un nouveau site Web pour recueillir les suggestions des Canadiens sur les stratégies pour lutter contre les changements climatiques.

«Non seulement tous les Canadiens pourront nourrir le site de leurs suggestions, mais toutes les suggestions reçues seront immédiatement mises en ligne, au complet. Nous espérons que les citoyens seront inspirés par les idées de leurs amis et voisins», a-t-elle noté.

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