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Train électrique: le SCFP a des inquiétudes

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Une note discordante se fait entendre au sein du concert d’éloges entourant le mégaprojet de 5,5 milliards $ visant à doter la région de Montréal d’un train électrique automatisé d’ici 2020.

Bien qu’il considère que le projet soit une bonne nouvelle en soi, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) soulève plusieurs questions entourant la réalisation et la gestion opérationelle de cet éventuel nouveau réseau.

Le président du Conseil provincial du secteur du transport terrestre (CPSTT-SCFP), Daniel Leroux, s’interroge notamment sur le fait que CDPQ Infra — la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui a conçu le projet — ait élaboré celui-ci et s’apprête à le mettre en oeuvre en vase clos, sans aucune consultation auprès des acteurs du transport en commun de Montréal.

«On ne prend pas le pouls du monde sur le terrain», a-t-il déploré lors d’une entrevue téléphonique.

La décision de superposer un réseau indépendant et parallèle au réseau existant ouvre la porte, selon lui, à des coûts additionnels pour les usagers, puisque CDPQ Infra compte rentabiliser le tout au moyen de la vente de billets.

«Les citoyens vont payer pour prendre l’autobus pour se rendre à la gare à Brossard et là, ils vont devoir payer à nouveau pour prendre le train», a fait valoir M. Leroux.

Il s’explique mal que l’on ait ignoré l’expertise des réseaux de transport existants et que rien n’indique qu’elle sera mise à contribution plus tard.

«On voudrait qu’ils se servent de l’expertise de Montréal, Laval et Longueuil pour pouvoir monter tout ça. On est mis de côté et on n’est pas du tout intégrés là-dedans», a-t-il déploré

Le syndicaliste, qui est également vice-président du syndicat des chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM), ne cache pas non plus son inquiétude pour ses membres, notamment ceux qui oeuvrent sur les lignes qui traversent le pont Champlain et dans plusieurs autres secteurs qui seront desservis par le train électrique.

«Sur la Rive-Sud, il y a un autobus aux deux minutes, environ. S’il y a un train, évidemment on enlève des chauffeurs. On a plein de lignes à Montréal qui vont être touchées aussi», a-t-il confié.

De plus, il dit craindre que les coûts soient beaucoup plus élevés que prévu et espère la mise en place de mécanismes de contrôle des dépenses et de reddition de compte serrés.

Le SCFP entend participer aux consultations qui doivent avoir lieu ce printemps et réclame entre-temps une rencontre avec le ministre des Transports, Jacques Daoust, pour discuter de ce dossier.

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