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Défense: les conservateurs ont été freinés par la bureaucratie

OTTAWA – La bureaucratie de la Défense nationale a contribué à saborder deux tentatives du gouvernement Harper de faire l’acquisition d’un ravitailleur héli-plateforme au cours des dernières années, indiquent des documents.

Le plus connu des deux cas impliquait la vente par la France de deux navires de guerre de type Mistral, qui avaient initialement été construits pour la Russie, mais qui ont été mis aux enchères après l’intervention du Kremlin en Crimée.

Des documents obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information démontrent que l’ancien ministre de la Défense, Jason Kenney, avait reçu des avis contradictoires du principal responsable civil et des commandants militaires. Il avait cependant décidé de les ignorer avant d’effectuer un discours de vente de dernière minute au ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian.

Les experts de la Défense affirment que ces notes de service et présentations démontrent encore plus l’importance de la révision de la politique de la défense par les libéraux puisqu’elles soulignent à quel point le manque de direction peut mener à une lutte interne entre les bureaucrates ayant des visions divergentes à propos de ce qui est nécessaire.

M. Kenney et M. Le Drian ont tenu une conférence téléphonique au mois de juin dernier, quelques mois avant que le gouvernement du président François Hollande décide de vendre les navires à l’Égypte.

L’ancien gouvernement conservateur était intéressé à faire l’acquisition de navires de débarquement, qui peuvent transporter des soldats, de l’équipement et des hélicoptères, afin d’améliorer l’habileté des troupes à réagir rapidement dans les points chauds et aux désastres humanitaires autour du monde.

Les documents ont révélé qu’avant les discussions avec la France, les conservateurs ont étudié l’idée d’acquérir d’imposants bateaux amphibiens de type British Bay — une proposition que les bureaucrates de la Défense ont aussi refusée.

Dans son conseil à propos de la vente du Mistral, le sous-ministre de la Défense, John Forster, a reconnu que le fait d’avoir autant de capacité serait un «atout stratégique» pour le Canada, particulièrement dans l’Arctique. Il a ajouté que cette acquisition permettrait au pays d’être «plus indépendant dans les opérations internationales, de réduire sa dépendance aux alliés et d’assumer un rôle plus important».

Dans une note le 19 juin 2015, il a cependant donné plusieurs raisons au gouvernement de ne pas aller de l’avant avec ce projet, notamment qu’il ne cadrait pas dans les plans d’investissements existants du gouvernement et que ces acquisitions auraient mis de la pression financière sur la Défense nationale «de l’ordre de plusieurs milliards de dollars».

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