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Transport ferroviaire: pas d'avis préalable

Minister of Transport Marc Garneau speaks to reporters on Parliament Hill in Ottawa on Thursday, April 28, 2016. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick/THE CANADIAN PRESS

OTTAWA – Le gouvernement fédéral n’est toujours pas prêt à contraindre les compagnies ferroviaires à prévenir à l’avance les municipalités des marchandises dangereuses qui circuleront sur leur territoire.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a cité des motifs sécuritaires pour justifier ce fait, jeudi, reprenant à son compte un argument du précédent gouvernement conservateur.

«Pour des raisons de sécurité, on ne peut pas fournir 24 heures à l’avance la liste de ce qui va être transporté», a-t-il fait valoir.

Par ailleurs, sur le plan logistique, il serait souvent ardu pour les compagnies ferroviaires de fournir un avis préalable sur le contenu de leurs convois, a indiqué le ministre Garneau.

«Souvent, le contenu d’un train est déterminé seulement à la dernière minute, alors c’est quelque chose qui est assez complexe», a-t-il expliqué.

Le ministre venait d’annoncer que les compagnies ferroviaires devraient dorénavant rendre publiques les informations sur le transport de matières dangereuses, incluant la liste des 10 marchandises de cette nature qui circulent le plus fréquemment sur les rails des municipalités.

Cette annonce a été accueillie positivement par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Les deux regroupements ont parlé d’un «pas en avant» dans leur communiqué respectif.

Mais ultimement, l’UMQ espère toujours obtenir des avis préalables plutôt que des rapports d’activités subséquents au passage des convois, a indiqué le porte-parole de l’organisation, Patrick Lemieux.

L’enjeu de la sécurité ferroviaire s’est imposé dans l’actualité lorsqu’un convoi pétrolier a déraillé et explosé en plein coeur du centre-ville de Lac-Mégantic, le 6 juillet 2013, faisant 47 victimes.

Selon un conseiller municipal de la petite ville estrienne, Jean Cloutier, l’ampleur de la tragédie n’aurait pas été différente si les autorités avaient été informées au préalable du contenu des wagons-citernes.

«Ça n’aurait rien changé à la catastrophe qu’il y a eu à Lac-Mégantic, parce que c’est arrivé comme ça, et en trois minutes, tout avait sauté», a-t-il soutenu jeudi à l’issue de la conférence de presse du ministre Garneau.

Il a plaidé qu’il était important, pour la population méganticoise «encore ébranlée», de savourer chaque avancée, si modeste soit-elle, en matière de sécurité ferroviaire.

La prochaine étape sera de convaincre Ottawa d’accélérer le processus de réalisation de la voie de contournement — une étude préliminaire de faisabilité sera présentée à la population les 10 et 11 mai.

M. Garneau, qui s’est rendu un peu plus tôt cette semaine à Lac-Mégantic, n’a pris aucun engagement concernant la voie de contournement, a soutenu mardi dernier le porte-parole de la Coalition des citoyens et organismes engagés pour la sécurité ferroviaire, Robert Bellefleur.

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