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La marijuana comestible présente des risques

Marijuana Edibles. Ed Andrieski / The Associated Press Photo: Ed Andrieski

OTTAWA – Les aliments contenant de la marijuana, comme les friandises et les biscuits, présentent un «risque significatif» pour les enfants, qui pourraient accidentellement les avaler, prévient une ébauche de document d’information du gouvernement sur la légalisation de la marijuana.

Le document identifie les inquiétudes de la santé publique comme l’un des nombreux obstacles que le Canada devra surmonter pour parvenir à légaliser la drogue, se basant sur les leçons tragiques du Colorado.

Selon le gouvernement libéral de Justin Trudeau, la légalisation du cannabis contribuera à éloigner la substance des mains des enfants, en plus d’empêcher les criminels d’engranger des profits dans des transactions douteuses.

Cependant, l’ébauche du mois de décembre, obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, souligne que la marijuana est disponible sous différentes formes — incluant quelques-unes spécialement attrayantes pour les jeunes — dans certains pays qui ont légalisé la drogue.

Les libéraux veulent présenter un projet de loi l’an prochain afin de retirer la consommation et la possession de marijuana du Code criminel et de punir sévèrement ceux qui fournissent la drogue aux mineurs, qui conduisent après l’avoir consommée ou qui la vendent en dehors du cadre établi.

Le gouvernement a l’intention de mettre sur pied une équipe formée d’experts en santé publique, en abus de substance et en maintien de l’ordre pour concevoir un nouveau système strict de vente et de distribution de la marijuana.

Aux États-Unis, l’Alaska, le Colorado, l’Oregon, Washington et le District de Columbia permet l’utilisation de la marijuana à des fins récréatives pour les personnes âgées de 21 ans et plus.

Près de 45 pour cent des ventes de marijuana au Colorado impliquent des formes comestibles comme la nourriture, les boissons ou les comprimés, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis.

Il y a deux ans, au Colorado, un individu de 19 ans a mangé un biscuit entier contenant 65 milligrammes de THC — l’élément psychoactif principal dans le cannabis — même si le vendeur l’avait prévenu de diviser le biscuit en six portions.

N’étant pas un utilisateur de drogue expérimenté, le garçon n’a pas compris qu’il faut un certain temps avant de ressentir les effets de la drogue lorsqu’on consomme de la marijuana sous une forme comestible, et a continué à ingérer le biscuit. Ce soir-là, il est mort en sautant du balcon du quatrième étage.

Au total, le Colorado a observé une augmentation du nombre d’empoisonnements liés à la marijuana — surtout quant aux ingestions accidentelles par les enfants — dans la première année de sa nouvelle loi, peut-on lire dans le document canadien.

«La marijuana sous forme comestible contient souvent plus de THC, est plus attrayante pour les enfants et les jeunes, et présente des risques significatifs pour la santé», est-il écrit.

Le Colorado a introduit de nouvelles lois limitant le niveau de THC dans les items mangeables. De plus, Dan Pabon, un membre démocrate de la législature d’État, a récemment présenté un projet de loi qui empêcherait ces produits d’être vendus à l’effigie d’animaux, d’humains ou de fruits.

«J’ai un garçon de trois ans qui aime les jujubes», a-t-il dit au quotidien «Colorado Springs Gazette».

La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould — l’un des ministères fédéraux responsable de mener à terme la légalisation de la marijuana au Canada — a récemment déclaré qu’il était trop tôt pour déterminer quel genre de produits sera vendu.

L’équipe d’experts fera des recommandations après avoir considéré «toutes les différentes formes de marijuana», et le projet de loi qui en résultera «répondra à ces questions», a-t-elle ajouté.

Dans un article récemment publié, l’Institut C.D. Howe a affirmé qu’il serait raisonnable de seulement permettre la vente de marijuana sèche et d’huile infusée de cannabis dans un premier temps puisque ce sont des produits qui sont déjà permis pour des raisons médicales, et pour lesquels l’expertise gouvernementale existe.

La vente de produits comestibles pourrait être autorisée ultérieurement, ajoute l’article.

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