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Castonguay réclame une pause dans les réformes

Quebec Health Minister Gaetan Barrette responds to the Opposition during question period Thursday, April 14, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Archives Métro

QUÉBEC – Il faut une pause dans le «chambardement» du système de santé qui crée «énormément de problèmes», réclame le père de l’assurance maladie, Claude Castonguay.

En entrevue avec La Presse Canadienne, l’ancien titulaire du portefeuille de la Santé du premier gouvernement Bourassa a critiqué durement le brassage de structures entrepris par le ministre Gaétan Barrette. Ce n’est pas la première fois que M. Castonguay croise le fer avec l’homme fort du gouvernement Couillard à propos des réformes en santé.

«Tout le monde se plaint que c’est un brassage à n’en plus finir de structures, tout le monde est inquiet, tout le monde est fatigué», a-t-il déclaré au cours d’un bref entretien téléphonique mardi après-midi.

Claude Castonguay est catégorique: il ne voit pas en quoi ces chantiers optimiseront le fonctionnement de cette immense organisation qu’est le réseau de la santé et des services sociaux au Québec. Pire, ce brassage engendre des problèmes, a-t-il commenté.

«Ce n’est pas par les structures qu’on va améliorer le fonctionnement de notre système de santé. (…) Tout ce que je vous dis, c’est que dans le moment, ce serait bon de faire une pause, parce que c’est un chambardement du système qui crée énormément de problèmes.»

M. Castonguay, qui est toujours rattaché au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), n’a pas voulu préciser si cette pause réclamée servirait à examiner ce qui a été fait jusqu’à maintenant, mais il a affirmé qu’il était encore trop tôt pour dresser un bilan des réformes amorcées depuis l’arrivée des libéraux en 2014.

Cependant, il s’inquiète de l’issue de ces transformations et de l’avenir du système de santé. «Je n’ai aucune idée où cela va nous mener», a-t-il dit.

Claude Castonguay a toutefois eu de bons mots à l’égard de la mise sur pied de supercliniques annoncée la semaine dernière. Il estime que c’est une «bonne idée» qui rendra les services accessibles dans les milieux de vie, contrairement aux hôpitaux où on a «trop concentré» les services, selon lui.

Par contre, il est contre le fait qu’on dégarnisse les CLSC de leur personnel et leurs ressources afin de pourvoir les supercliniques.

Rappelons que le ministre Barrette a fait adopter deux projets de loi d’envergure en vue de réformer le système de santé. Le projet de loi 10, entré en vigueur en février 2015, a notamment aboli les Agences régionales de la santé pour les remplacer par des Centres intégrés de santé et de services sociaux. Le nombre de Centres de santé est passé de 182 à 33. Le gouvernement Couillard a aussi fait adopter le projet de loi 20, qui prévoit des pénalités financières pour les médecins qui n’atteindront pas leurs quotas de patients.

Claude Castonguay avait déjà à l’époque réclamé le retrait du projet de loi 10 et s’était même adressé directement au premier ministre Philippe Couillard dans une lettre, en disant que ce projet de loi était «digne des ex-régimes socialistes de l’Europe de l’Est» et qu’il risquait de «donner les mêmes terribles résultats».

M. Castonguay avait aussi réclamé la démission de l’ex-ministre de l’Éducation Yves Bolduc, qui avait touché des primes de 215 000 $ pour avoir pris en charge des patients du temps où il siégeait dans l’opposition. Gaétan Barrette avait alors pris vigoureusement la défense d’Yves Bolduc et avait attaqué M. Castonguay, qualifiant ses déclarations de «foutaise» et l’invitant à «prendre sa retraite».

M. Castonguay avait répliqué qu’il était «impossible d’engager un dialogue civil» avec ce «grossier personnage».

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