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Fort McMurray est encore menacée par le brasier

JASON FRANSON / La Presse Canadienne Photo: JASON FRANSON
John Cotter - La Presse Canadienne

FORT MCMURRAY, Alta. – L’incendie de forêt qui a détruit une partie de Fort McMurray, plus tôt cette semaine, a repris de la vigueur, jeudi, et les bombardiers à eau tentaient de sauver la ville des flammes.

Le ministère albertain des Forêts a indiqué qu’il disposait actuellement de 22 bombardiers à eau et qu’il en attendait d’autres encore — dont quatre du Québec. «Mais soyons clairs: les avions-citernes n’arrêteront pas ce brasier, a prévenu Chad Morrison, du ministère des Forêts. Cet incendie profitera du temps sec et se poursuivra tant qu’il ne pleuvra pas au moins un peu.»

L’incendie, qui menaçait l’agglomération urbaine de Fort McMurray depuis le week-end dernier, a profité du vent mardi après-midi et traversé la ville d’est en ouest, coupant le principal axe routier nord-sud et chassant les 80 000 résidants dans les deux directions sur cette route.

Alimenté par de forts vents, du temps sec et des températures estivales, l’incendie a crû rapidement, passant d’une superficie de 75 kilomètres carrés mardi à 100 mercredi, puis subitement à 850 kilomètres carrés jeudi. Le bilan de 1600 bâtiments détruits à Fort McMurray, annoncé mercredi, n’a pas encore été mis à jour, car les pompiers n’ont pas le temps de faire le décompte.

Le brasier entourait jeudi Fort McMurray sur ses flancs ouest et sud. La température a un peu baissé jeudi — autour de 16 degrés Celsius —, mais l’air demeurait sec et les vents soufflaient toujours.

La première ministre, Rachel Notley, a affirmé, jeudi soir, en conférence de presse, que les autorités ne pouvaient pas prédire à quel moment il serait sécuritaire pour les résidants de revenir dans la ville, disant seulement que «ce ne serait pas une question de jours».

La première ministre a souligné que même lorsque l’incendie sera maîtrisé, les responsables auront besoin de temps pour vérifier l’état des bâtiments et structures afin d’assurer la sécurité des gens revenant sur les lieux. Elle a indiqué qu’il y aurait davantage d’information dans les prochains jours sur l’aide concrète pour les exilés, notamment en termes de liquidités et de solutions de logement.

Évacuations par avions

Les autorités albertaines ont évacué par avions des milliers de résidants qui avaient fui vers le nord. Des résidants qui s’étaient réfugiés dans des campements de travailleurs au nord de Fort McMurray sont maintenant coupés du sud de la province. On ne signale pas de pénuries pour l’instant dans ces campements, mais les autorités estiment que les services d’urgence sont mieux équipés dans les grands centres, plus au sud.

La première ministre Rachel Notley avait indiqué jeudi matin que les autorités espéraient ainsi évacuer par avion le tiers des 25 000 citoyens — surtout «les plus vulnérables» — qui sont présentement hébergés dans des campements de travailleurs pétroliers du nord.

L’agence albertaine des situations d’urgence a indiqué que les pétrolières de la région sont prêtes à mettre leurs avions à contribution et qu’un gros appareil Hercule de l’armée canadienne est disponible pour cette vaste opération.

Évacuations par route

Les autorités souhaitent aussi organiser un convoi qui ramènerait paradoxalement des déplacés vers Fort McMurray, pour ensuite les rediriger plus au sud.

«Nous survolons l’autoroute 63, qui traverse Fort McMurray, et dès que ce sera sécuritaire, nous coordonnerons aussi cette opération terrestre, a indiqué M. Long. Il faudra d’abord mettre en place (au nord) une station d’essence afin de ravitailler tout le monde. Ensuite, nous procéderons de façon ordonnée afin d’évacuer le plus grand nombre possible de déplacés vers Edmonton et Calgary, qui sont mieux équipées pour les accueillir.»

Fort McMurray se trouve à 435 kilomètres au nord d’Edmonton et à 735 kilomètres de Calgary.

Selon les autorités, environ 300 pompiers se trouvaient jeudi dans la région de Fort McMurray, dont 200 à l’intérieur même de la ville, pour tenter de sauver les infrastructures. Ils ont réussi jusqu’ici à sauver des flammes le centre-ville, l’hôpital régional et l’usine de traitement de l’eau. L’aéroport a été menacé mercredi, mais il n’aurait subi que des dommages mineurs et demeurait ouvert jeudi.

L’armée est sur un pied d’alerte et demeure disponible, mais le gouvernement albertain n’a pas pour l’instant requis ses services, si ce n’est pour évacuer par hélicoptère une quinzaine de résidants coincés par le brasier.

On ignore toujours la cause initiale de l’incendie, qui n’a fait jusqu’ici aucune victime directe. Deux personnes sont toutefois mortes dans une collision sur une route secondaire au sud de Fort McMurray, mercredi.

Anzac évacuée

Au petit matin, jeudi, des résidants de Fort McMurray se sont retrouvés dans des autobus en direction d’Edmonton, bien au sud, après avoir été forcés de quitter leur refuge temporaire dans la ville d’Anzac, en banlieue sud de «Fort Mac». Ils étaient arrivés dans ce refuge tard mardi et mercredi matin, le centre récréatif d’Anzac était bondé de gens, de tables de nourriture et de rangées de lits de camp.

Les autorités de la Municipalité régionale de Wood Buffalo avaient été avisées des changements météorologiques à venir et ne voulaient prendre aucun risque, de sorte qu’elles ont ordonné l’évacuation d’Anzac, de Gregoire Lake Estates et de la Première Nation de Fort McMurray.

La première ministre Notley avait survolé les lieux mercredi afin de constater l’ampleur de la situation et a publié sur Twitter des images «crève-coeur» de l’incendie vu du ciel. Elle a précisé que la fumée s’élevait même plus haut que son hélicoptère.

«Jusqu’à maintenant, je dois dire que les gens ont été extraordinaires», déclarait-elle mercredi soir après avoir visité des citoyens déplacés, dans un amphithéâtre d’Edmonton. «Ils ont été très patients. Ils ont suivi les ordres qu’on leur avait donnés. Ils se concentrent sur la façon de prendre soin les uns des autres, de leur famille et de leurs voisins.»

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