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Fort McMurray: des Syriens parmi les déplacés

Evacuees from the Fort McMurray wildfires collect donated necessities at the evacuation centre in Lac la Biche, Alta., Thursday, May 5, 2016. THE CANADIAN PRESS/Jeff McIntosh Photo: Jeff McIntosh/THE CANADIAN PRESS

Alors que les membres de la famille de Fahed Labek ayant fui la guerre civile syrienne quittaient Fort McMurray, ils ont regardé les flammes menaçant d’engouffrer leur ville d’adoption.

«Ils ont dit: « D’accord. Nous avons laissé un brasier et maintenant, nous en voyons un autre »», a raconté M. Labek, qui a été chassé de Fort McMurray par l’incendie de forêt, mardi.

L’homme de 43 ans vit dans la municipalité albertaine avec sa femme et leurs deux enfants. Il a accueilli sa mère ainsi que sa soeur, son beau-frère et leurs deux rejetons dans sa maison à la fin de février.

Ils font partie des six familles de réfugiés syriens qui se sont installés à Fort McMurray au cours des derniers mois.

Toutes ces familles avaient en principe réussi à quitter la ville assiégée par les flammes en toute sécurité, a indiqué Amany Darwish, la présidente d’un organisme à but non lucratif ayant aidé certains de ces nouveaux arrivants à s’intégrer à leur communauté d’accueil.

«Je suis certaine que cela va leur rappeler des souvenirs, a reconnu Mme Darwish depuis Fort McMurray, où elle est demeurée avec son mari afin de prêter main-forte aux pompiers. Ils vont de nouveau être terrifiés et je suis sûre qu’ils sont très inquiets.»

Fahed Labek et ses proches se sont précipités vers les camps des travailleurs des sables bitumineux au nord de la ville, s’attendant à un trajet de 45 minutes en voiture. Ils ont plutôt mis huit heures à se rendre à destination et, lorsqu’ils sont arrivés, des secouristes désolés leur ont appris qu’ils n’avaient pas de lits pour eux.

Le clan, incluant la mère de M. Labek, une dame de 68 ans devant se déplacer en fauteuil roulant, est reparti, cette fois pour Edmonton.

Lorsque leur voiture est tombée en panne en cours de route, d’autres évacués les ont pris dans deux véhicules différents. Fahed Labek n’a pas dormi pendant 42 heures, soit avant que toute la famille soit réunie à Edmonton à environ 6 h du matin, heure locale, mercredi.

«Maintenant, c’est une autre histoire. Je dois trouver un endroit où rester, je dois trouver de la nourriture, a indiqué le quadragénaire, jeudi. Nous n’avons pas de vêtements pour les enfants, pas de lait, pas même de couches.»

Il a confié que ses proches venus de Syrie comprenaient que le désastre était «un autre brasier» que celui dont ils avaient été témoins dans leur pays natal, mais il a admis être inquiet à l’idée qu’ils pourraient avoir subi un autre traumatisme en plus de celui vécu au Moyen-Orient.

M. Labek a ajouté que sa famille et lui se consolaient toutefois en voyant à quel point les Canadiens étaient généreux avec ceux dont les maisons avaient été détruites par l’incendie.

Fahed Labek a aussi dit qu’à la suite de cette expérience, il avait encore plus d’empathie pour ses proches par rapport à ce qu’ils avaient connu en sol syrien.

«Je ressens maintenant la même chose qu’eux. J’avais ma propre maison à Fort McMurray. J’ai tout laissé. Je n’ai emporté que les vêtements que je portais, a-t-il affirmé. Ils ont ressenti la même chose quand ils ont quitté la Syrie pour venir ici. Ils n’ont emporté que les vêtements qu’ils portaient.»

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