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Ottawa réexamine la question des objecteurs de conscience américains au Canada

TORONTO – Le gouvernement libéral réévalue la position d’Ottawa face aux objecteurs de conscience américains qui ont trouvé refuge au Canada pour éviter d’aller combattre en Irak, a confirmé vendredi le premier ministre.

Justin Trudeau n’a cependant pas voulu s’engager à assouplir les modalités d’obtention de la résidence permanente pour ces pacifistes, dont certains ont dû retourner aux États-Unis pour être jugés et condamnés à la prison. Il a cependant indiqué que son gouvernement étudiait sérieusement cette question.

Venu annoncer vendredi à Toronto un investissement public dans une gare de triage de métro, le premier ministre a été accueilli par une poignée d’objecteurs de conscience américains qui réclamaient le droit de demeurer au Canada. L’été dernier, en campagne électorale, M. Trudeau avait accusé le gouvernement conservateur de «manquer de compassion et de compréhension» dans ce dossier, et se disait d’accord en principe pour accueillir ces objecteurs de conscience.

Mais le dossier ne semble pas avoir évolué depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux en novembre. Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne le mois dernier, un porte-parole du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum, précisait que rien ne laisse présager une décision imminente dans ce dossier.

Depuis une dizaines d’années, plusieurs militaires américains ont trouvé refuge au Canada parce qu’ils s’objectaient à la guerre en Irak, une opération militaire qui n’était pas menée sous l’égide des Nations unies et qu’ils estimaient illégale. Certains essaient depuis des années de régulariser leur situation au Canada, pendant que le gouvernement canadien tente de les déporter aux États-Unis. Le gouvernement de Stephen Harper avait adopté la ligne dure, les qualifiant de «déserteurs» et de «faux demandeurs du statut de réfugié».

Une quinzaine d’entre eux tenteraient toujours d’obtenir leur statut de résident permanent au Canada, selon l’organisme qui les défend. Ce groupe rappelle que c’est le père de Justin Trudeau, Pierre Elliott, qui avait accepté que le Canada accueille les objecteurs de conscience américains pendant la guerre du Vietnam.

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